Le débat de Missélé eba’a: Vous ne rêvez pas…

Sur sa page Facebook, appréciez la communication du premier ministre de notre pays.

D’abord la forme: voici un espèce de compte-rendu totalement velu, touffu et confus. En effet, les mots choisis et l’articulation des idées émises ne cadrent nullement avec la dimension de l’institution. C’est à croire qu’ils se sont passés le concept de légèreté au sommet de l’État.

Que viennent faire les propos de l’invitée reçue quand on ne nous donne ni l’esprit, ni le contexte précis dans lequel les propos repris ont été tenus? Nous sommes face à ce que Laurent Fabius appelait une escroquerie diplomatique.

Dans le fond: sur le premier aspect présenté.  Peut-on nous dire quel est cet accord qui aurait été obtenu à la cop26? Mystères et boules de gomme. On a vraiment l’impression qu’il  y a une volonté de meubler cet entretien qui semble avoir  été musclé et qui était basé en réalité sur le point 3. Ce qui peut justifier cette précision, « … dans  le respect de la souveraineté de chacun », exprimant une forme d’agacement.

Le point (2) cadre parfaitement avec l’esprit d’une telle rencontre. La récente inauguration commune d’un investissement partagé à Nzeng Ayong a pu être remise à l’ordre du jour ainsi que bien d’autres chantiers en cours ou encore en projet.

Le point (3) aurait pu n’appeler aucun commentaire si la seconde partie de la phrase, « … dans le respect de la souveraineté de chacun » n’avait pas existé. Mais elle est là, donc…

Que voudrait signifier cette précision qui donne l’impression que l’Union européenne tend à vouloir dépasser les limites de ses prérogatives ou mettrait une pression mal appréciée par le gouvernement dans le cadre de la mise en place des réformes édictées lors du dialogue politique d’Agondjé.

On se souvient qu’une des rencontres entre les responsables de l’union européenne dans notre pays et les ministres concernés par la problématique de la mise en place des réformes d’Agondjé avait été très tendue. Était-ce à nouveau le cas au point de rappeler cette phrase?

La diplomatie a ses codes. Et le premier de tous est justement de ne créer aucune ambiguïté qui pourrait froisser une partie. Autrement dit,  c’est cette capacité à ne pas dire certaines choses en public qu’on peut aisément se rappeler en privé.  Il en va de la protection de l’image des uns et des autres.

Enfin, dans sa communication, on aurait dû avoir l’avis du premier ministre sur l’appréciation qu’elle a de la coopération Gabon-Union européenne. S’approprier les propos que la diplomate européenne mettrait aisément sur sa page Facebook et qui auraient dû sens est une imposture.

La légitimité se mérite. C’est une forme de reconnaissance. Elle ne s’affiche pas de façon artificielle comme Edith Cresson du Gabon vient de le faire. On a l’impression d’être face à la confiture. Moins on en a, plus on étale. C’est vraiment dommage qu’on soit tombé aussi bas. Heureusement que son départ souhaité de la primature est toujours à l’ordre du jour.

Par Télesphore Obame Ngomo

Paul Essonne

Journaliste

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