Le tourisme gabonais lance son opération de reconquête.

La crise sanitaire a bien montré que le tourisme constitue un levier majeur dans l’économie du pays, avec 7,4% du PIB. Cependant, les activités touristiques de loisirs et d’affaires émettent des gaz à effet de serre et ont ainsi un impact significatif sur le changement climatique. 

En effet, la mobilité et la connectivité sont les pierres angulaires du projet gabonais. L’industrie du tourisme doit émerger de cette crise en étant plus résistante, plus durable et plus digitale que jamais. L’Etat a maintenant l’opportunité de donner la priorité aux initiatives qui peuvent accélérer la reprise grâce à la transformation numérique du secteur du tourisme.

Aussi, la technologie jouera donc un rôle crucial en tant que facilitateur et accélérateur de la reprise. Avec un cadre réglementaire approprié, le développement et l’adoption de nouvelles technologies s’accéléreront pour réduire les risques, supprimer les frictions et renforcer la confiance des voyageurs.

Pour rappel, l’industrie du tourisme est résiliente et beaucoup de choses sont susceptibles de changer, mais fondamentalement, les êtres humains sont destinés à interagir entre eux et cette volonté contribuera également à accélérer le retour à une nouvelle normalité.

Ainsi, il serait judicieux de lisser le nombre de visiteurs dans le temps et dans l’espace. Ceci suppose notamment d’étaler la fréquentation touristique dans la journée, la semaine et l’année avec en particulier la question de la saisonnalité.
De même, le renouveau du tourisme passe par une meilleure répartition géographique des visiteurs.

Il convient de promouvoir d’autre sites, lieux et objets de visite, de jouer sur les prix pour obtenir un meilleur équilibre entre l’offre et la demande touristiques et favoriser ainsi une meilleure répartition spatiale et temporelle de cette dernière.

Il faut donc anticiper, en construisant des bases de données fiables, en menant des politiques de long terme pour permettre une croissance soutenable, en impliquant toutes les parties prenantes et en cherchant de nouvelles sources de financement. Les aides de l’État ne doivent pas fausser la concurrence ni porter atteinte au marché unique, cela garantira la réémergence d’un secteur du tourisme florissant. Tous les acteurs de l’écosystème du tourisme doivent se voir offrir les mêmes possibilités de soutien et d’aide.

Par ailleurs, il est recommandé de mieux réguler l’offre d’hébergement, cette régulation devant porter à la fois sur l’offre hôtelière avec une nécessité de renforcer cette dernière face à l’accroissement des flux touristiques et sur la location meublée (qui doit être considérée comme faisant partie de l’offre, en contrepartie d’une régulation plus stricte.

Une réponse forte et globale est nécessaire pour sauver et assurer la reprise rapide du secteur au Gabon. Il ne sera pas facile d’y parvenir, et cela passe par un leadership politique fort, mais aussi sur une collaboration efficace entre les secteurs public et privé.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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