La convocation de Pierre Alain Mouguengui ce matin au B2 relève plus que jamais du grossier. Et c’est bien dommage car les agents commis à cette basse besogne pourraient en répondre un jour quand tout ce cinéma au sommet de l’État prendra fin. Cette manière de faire ne peut nullement venir d’Ali Bongo Ondimba dont nous maîtrisons le mode de fonctionnement et l’ADN politique. C’est dire qu’elle est l’œuvre de zélés qui ont une parfaite méconnaissance du pouvoir et de ses revers.
Désormais on peut affirmer que nous ne sommes plus dans la recherche d’une quelconque vérité ou justice sur la pédophilie dans le monde du football gabonais mais dans un acharnement aux allures de règlement de compte ou de vengeance.
Comme par hasard, il a fallu que l’élection du président de la FEGAFOOT ait lieu pour que le sujet refasse surface après avoir connu son pic en pleine CAN 2021. Si les enquêtes réalisées et compilées accablaient les personnes qui sont pourchassées par la force publique mal exploitée, pourquoi l’instance suprême de l’exécutif qu’est le conseil des ministres a t-elle songé à faire nommer Pierre Alain Mouguengui comme inspecteur général au ministère des sports?
Les incongruités constatées sont tellement grossières qu’elles prouvent bien qu’il y a manifestement un acharnement à l’endroit de certains dirigeants du football gabonais. Tout ce qui peut se passer après que Pierre Alain Mouguengui ait démontré sa légitimité, car il y a bien eu une élection qu’il a remporté, jouera contre ses adversaires et ses agresseurs.
Cette démarche cavalière est plus que suicidaire car elle discrédite notre système judiciaire au moment où la justice française, à la suite de la commission des droits de l’homme de l’ONU, entend voir clair dans la gestion des détentions jugées arbitraires des frères Laccruche Alihanga. Jean de Dieu Ndong Ovono ne l’aurait pas mieux dit qu’en utilisant ce proverbe qu’il affectionnait tant: « le sel n’est pas déjà suffisant pour préparer un coq, qu’on nous amène un bœuf à cuisiner ».
Autrement dit, les autorités gabonaises du moment, au sommet de l’État, ne sont même pas encore sortis des premiers problèmes dangereux dont celui avec les frères Laccruche Alihanga et celui des votes bizarres injustifiés au conseil de sécurité de l’ONU, qu’elles s’investissent dans un grossier encore plus dangereux. Il s’agit ici de l’utilisation malsaine et maladroite de la force publique, une justice aux ordres, pour anéantir les citoyens pacifiques. Ce qui nous rapprocherait des méthodes russes, actuellement combattues par les puissances occidentales. Est-ce cette proximité des actes posés qui justifie les votes contrariant Washington et Paris?
Un proverbe sorti des inspirations de Missélé eba’a dit : » ce n’est pas parce que tu as affaire au lion que tu devrais laisser le moustique t’emmerder ». Le malheur du pouvoir d’Ali Bongo pourrait venir du côté des plus forts à cause des impertinences de ses proches. Trop de gamineries et de légèreté au sommet de l’État ne peuvent plus plaire.
Les élucubrations ou les agitations de Romain Molina prouvent bien qu’on n’est plus dans une quelconque enquête sur la pédophilie dans le monde du football gabonais. Tout laisse à penser qu’il doit justifier sa situation bruyante.
Bien heureusement, le monde entier a les yeux sur cette affaire et les gabonais ont vu que l’acharnement que subissent certains cadres du monde du football gabonais ne relève plus du sujet premier mais d’enjeux autres et colossaux. Aussi, il convient de rappeler à ces manipulateurs démasqués que « tout dans la vie est symbole ». S’ils n’ont pas réussi à faire élire leur candidat à la tête de la FEGAFOOT, avec un corps électoral aussi faible, comment le feraient- ils pour Ali Bongo avec un corps électoral plus imposant, plus que jamais vigilant et visiblement devenu très violent?
Quelle que soit l’issue de cette affaire, Pierre Alain Mouguengui a déjà gagné. L’opinion publique comprendra que n’eût été la force d’État mal utilisée qui jadis avait fait disparaître Mouammar Kadhafi et les siens, il serait aujourd’hui entrain de travailler pour le mandat qui lui a été confié. La morale de cette histoire ou de cette situation est qu’il faut toujours faire attention au troisième mandat. Que cela soit entendu partout et par tous.
Par Télesphore Obame Ngomo