De ceux qui l’ont approché de très près, nombreux disent qu’Omar Bongo Ondimba avait un grand sens de l’humour. Aussi, il faisait passer de nombreux messages aux siens en utilisant cette forme d’esprit au caractère comique.
D’autres lui reconnaissent une grande inspiration dans l’univers caricatural. Et toujours ses mots traduisaient des réalités vérifiables.
En disant « je peux faire d’un chien un ministre, et d’un ministre un chien », Omar Bongo Ondimba exprimait cette possibilité ou cette capacité qu’il avait à pouvoir bâtir ou détruire une carrière : la force du pouvoir.
En effet, de nombreux cadres de la République ont pu avoir des parcours élogieux ou peu glorieux parce qu’ils ont bénéficié ou pas de la considération du président de la République, chef de l’État qu’il était.
D’ailleurs, en 2009, lorsqu’il s’est agi de soutenir son fils, Ali Bongo Ondimba, candidat à la présidence de la République, nombreux l’ont fait en hommage aux bienfaits qu’ils ont reçu d’Omar Bongo Ondimba. Ces derniers étant convaincus que, le petit cabri ne mangeant que l’herbe que sa mère lui donne, Ali Bongo Ondimba poursuivra l’œuvre entamée par son père, comme l’avait si bien dit Jacques Foccart de Jacques Chirac. Mais hélas…
Les erreurs de casting se sont succédées les unes après les autres. On est passé de la Légion étrangère qui s’est grossièrement enrichie comme le fait actuellement le béninois pur jus Mohamed Oceni à une première ministre ectoplasme, Rose Chritiane Ossouka Raponda, pour tomber sur des petits rappeurs au parcours professionnel sclérosé au gouvernement comme Max Samuel Oboumadjogo.
En fait, des artistes dans un gouvernement, le monde entier en a connu. Au Sénégal, le chanteur de « renommée internationale » Youssou Ndour a été ministre de la culture et du tourisme de Macky Sall. Le brésilien Gilberto Gil, partenaire de Jimmy Cliff, « apprécié dans son pays et à l’étranger », a été ministre de la culture de 2003 à 2008 dans le gouvernement Lula.
Le dramaturge Maxime Ndekeba, « dont les pièces de théâtre ont été jouées et diffusées en France », a été ministre de la culture et des Arts au Congo, sur « proposition d’un collectif d’artistes qualifiés ». Donc, toute une légitimité.
En France, Azouz Begag et Frédéric Mitterrand ont été considérés comme des artistes. Le premier cité, sociologue et « romancier à succès » a été ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances sous le gouvernement Dominique de Villepin. Le second nommé, réalisateur du grand succès des Lettres d’amour en Somalie a été ministre de la culture et de la communication dans le gouvernement François Fillon.
Donc c’est pour dire qu’un artiste dans un gouvernement n’est pas une originalité ou une spécificité gabonaise. Cependant, une chose reste certaine, lorsque les artistes sont associés à la politique, c’est généralement un moyen pour l’acteur politique de jouir de leur capital affectif ou sympathique. Quid du cas Massassi véritablement nommé Oboumadjogo Max Samuel.
De quelle légitimité jouissait-il si c’est par son talent ou son parcours qu’il aurait été choisi ? Pourquoi n’avait-il jamais été fait ministre lorsqu’Ali Bongo était en possession de toutes ses capacités ?
D’ailleurs, c’est bien sous Ali Bongo qu’il avait été écarté du palais du bord de mer et de toutes les villas présidentielles, ruminant dans les carrefours de Nzeng Ayong et autres toute son amertume.
Visiblement, la chanson « Laissez-nous avancer » semblait démoder et était devenue une raillerie publique puisque l’émergence promise n’était devenue qu’une véritable mythologie. Bref.
De leur entrée dans le monde politique, il revient aux artistes d’être prudent quant à l’impact de leurs alliances avec les hommes politiques sur l’opinion publique.
Dans un monde où les médias constituent un pouvoir, chaque mot, chaque geste est scruté et interprété dans les moindres détails. L’artiste peut ainsi être discrédité ou plébiscité. Quid de l’absence de Patience Dabany et de Shanel sur la liste des nominés lors de la fameuse « nuit des talents ».
De manière générale, les artistes sont les porte-parole de la société ou encore, ils jouent les intermédiaires entre la société civile et les représentants des hautes sphères de l’État. C’est pourquoi quand ils intègrent la politique ou le gouvernement, ils doivent faire attention à l’image qu’ils véhiculent pour ne pas se griller.
Quand Massassi, en vrai Oboumadjogo Max Samuel, le petit rappeur du gouvernement Ossouka Raponda, décide d’humilier Patience Dabany, une artiste talentueuse, au style musical apprécié sur le plan national et reconnue sur la scène internationale, et de surcroît mère du président de la République, lors de ce qu’il a pompeusement nommé « la nuit des talents », on se demande quel est le message ou l’objectif qu’il a voulu faire passer ou atteindre dans l’opinion publique ?
Qui dans l’univers musical gabonais et au-delà peut dire que Patience Dabany n’est pas une artiste accomplie dont le travail mérite d’être salué ou récompensé dans son pays ? Sur trois, cinq ou sept artistes gabonais connus à l’international, son nom y figurera toujours parmi les noms cités.
Quels sont alors les critères objectifs d’Oboumadjogo Max Samuel pouvant justifier le fait que Patience Dabany soit complètement écartée de toutes les catégories durant cet événement assuré avec l’argent public? Les gabonais demandent vraiment à comprendre, il s’agit de leur argent.
Massassi, de son vrai nom Oboumadjogo Max Samuel, le ministre de la culture, ne peut ignorer que cette artiste chez qui il est souvent allé faire le pied de grue a plus d’un demi-siècle d’exercice et de production dans ce métier. Qu’elle serait même actuellement en tournage pour un nouveau clip.
Qu’elle a lancé plusieurs artistes, Oliver Ngoma, Aziz Inanga, Annie Flore Batchiellilys, Angèle Assélé dont les noms et les mélodies résonnent encore aux confins de la terre quand lui son verbiage appelé rap n’est même pas connu au Congo voisin ou au Cameroun à côté.
Massassi, de son vrai nom Oboumadjogo Max Samuel, le ministre de la culture, ne peut cracher publiquement sur Patience Dabany, une artiste qui parle au monde entier dans ses chansons. Cette dernière chante en français, en fang, en téké, en obamba, en anglais et dans de nombreuses autres langues du Gabon. N’est-ce pas ça avoir du talent ? Des artistes de sa génération qui ont été primés, qui chante dans autant de langues ?
Massassi, de son vrai nom Oboumadjogo Max Samuel, ne peut pas écarter une artiste qui a une des discographies les plus importantes du pays. Que d’albums composés et appréciés. Que de concerts organisés avec succès. Sait-il que Patience Dabany a chanté à l’Olympia devant des milliers de fans et que ce n’est pas donné à tout le monde?
Massassi peut-il nous dire dans quelle salle hors du Gabon il aurait déjà chanté? Même pas à Barbès ou à Château rouge à Paris. Comment alors avec un tel palmarès, le nom de Patience Dabany n’est même pas cité une seule fois durant cette soirée dite des talents ?
Massassi, de son vrai nom Oboumadjogo Max Samuel, le ministre de la culture, ne peut ignorer la dernière trouvaille ridicule du gouvernement auquel il appartient : « la décennie de la femme ». N’était-ce pas le moment de rendre hommage à cette femme gabonaise, originaire du Haut-Ogooué, qui fait la fierté de la musique gabonaise à l’international ? Patience Dabany, la mère du président de la République, ne méritait t-elle pas un prix ? Au nom de quelles raisons objectives ? C’est tout simplement honteux et injuste cette humiliation publique faite à une femme méritante.
Quid de la sincérité de vos propres concepts politiques ? Et après vous jouez les vierges effarouchées lorsqu’on argumente pour dire que votre Rose Christiane Ossouka Raponda n’est pas à sa place. Son bilan à la tête du gouvernement est juste pitoyable.
Le Gabon étant une maison de verres comme disait Omar Bongo Ondimba, il convient à Max Samuel Oboumadjogo de ne pas verser dans des conflits familiaux dont il ne connaît ni les tenants et encore moins les aboutissants. Bien que son nom, Oboumadjogo, veuille dire « tueur d’éléphants, il gagnerait à ne pas affronter ce type d’éléphants qui savent sur quoi repose le pouvoir en place. Avant d’être mère du président de la République, Patience Dabany, de son vrai nom Marie Joséphine Nkama Dabany, a été première dame du Gabon, épouse d’Omar Bongo Ondimba.
Si l’âge de Patience Dabany pourrait justifier cet oubli malveillant, quid alors de la présence d’Hilarion Nguema, de Pape Nziengui, de Vickoss Ekondo ou de Pierre Clavier Akendengue, un soutien assumé de Jean Ping en 2016?
Le Gabon est un pays où la géopolitique compte énormément. Que Massassi en prenne conscience. Que dire de l’absence de Shanel, cette jeune artiste gabonaise talentueuse, originaire également du Haut-Ogooué, qui a aussi été ostracisée dans le casting de Massasssi le ministre rappeur du gouvernement, alors qu’elle ne cesse d’accumuler des prix à l’international ?
Ce ministre originaire du Haut-Ogooué aurait-il un problème avec les artistes talentueux de sa province natale ? Que Max Samuel Oboumadjogo, le ministre de la culture, cet artiste au regard d’éboueur énervé, nous dise pourquoi autant de petitesse à ce niveau de la République ?
Pourquoi écarter Patience Dabany ou ignorer Shanel quand des gens comme Djassi Djass ou Magenta qui doivent rendre l’argent public non mérités se retrouvent primés ?
Tout le Gabon sait que cela fait belle lurette qu’ils ont abandonné le monde des artistes et celui de la musique ? Par conséquent, les petits arrangements entre vieux copains, ce n’est pas ça la République. Nul doute que c’est ainsi qu’il a été choisi pour entrer au gouvernement. Personne ne lui connaît une quelconque proximité avec Rose Christiane Ossouka Raponda.
Pourquoi Pierre Clavier Akendengue se retrouve à empocher autant d’argent quand c’est l’artiste L’Oiseau rare ou Arnold Djoud qui soulève actuellement les foules ?
Si le talent de Patience Dabany ou de Shanel n’est pas reconnu, on comprend mieux pourquoi des gens comme Jessy « Ella Ekogha » sont porte-parole à la présidence de la République, Ossouka Raponda, première ministre, cheffe du gouvernement, Antonella Ndembet, ministre de la justice. Et la liste est non exhaustive.
C’est une honte pour ce jeune qui manque vraiment de sagesse. Les conflits de famille ne regardent pas la République. Et le ministre de la culture n’a pas à jouer le bras armé d’une volonté d’humilier une femme, une mère. Certains ont été plus proches de vos donneurs d’ordre que vous.
Aujourd’hui ils lisent l’heure et la Bible en prison. Attention, les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Enfin des réponses pour notre Gabon conduit par des perfides trompeurs et des gens haineux. On comprend mieux pourquoi les vrais talents au Gabon sont étouffés, exilés ou ignorés. Les critères sont ceux de l’émotion, de la rancœur et la petitesse d’esprit. À toute chose malheur est bon ou utile.
Par Télesphore Obame Ngomo
Président de l’OPAM