Le journaliste et le juriste ont un point commun qui est très particulier. L’un s’appuie sur les faits pour traiter un sujet quand l’autre s’appuie sur les preuves pour prendre ou rendre une décision.
Le phénomène de la pédophilie dans le monde du football gabonais est certainement une réalité. Mais pour que cette supposition soit effective, il nous faut un certain nombre d’éléments concrets qui permettra aux uns et aux autres de comprendre que ce phénomène est réel et qu’il ne relève pas des vues de l’esprit.
Aussi, il convient pour les victimes de s’armer de courage pour dénoncer leurs prétendus bourreaux. Il en va de l’assainissement de cet univers. Si non, elles seront complices de la sale besogne de ceux qui abusent des mineurs qui ambitionnent légitimement de faire carrière dans le football.
Dans le même temps, on ne peut valider que des gens soient démis de leur fonction, en parfaite violation des procédures légales comme cela a failli être le cas dans le milieu de l’éducation nationale, parce que quelqu’un aurait tout simplement dit. A ce niveau, nous disons non car, on ne respecte même plus les éléments de base du droit ou les principes régissant un état de droit. Une information donnée sans le moindre élément de preuve est soit une rumeur soit une dénonciation calomnieuse.
Romain Molina a apporté quelles preuves dans son enquête quand il affirme que l’univers du football au Gabon est truffé pédophiles? Romain Molina a réalisé son enquête où? Romain Molina a entendu les témoignages de quelles victimes? Romain Molina dit qu’il y a 17 autres personnalités du monde du football gabonais qui seraient incriminées par sa fameuse enquête. Qui sont elles? Le peuple gabonais veut savoir. Voici des questions simples qui nous permettent de dire qu’il ne faut pas prendre les gabonais pour des moutons.
Hier c’était Patrick Ndong Eyeghe qui a perdu la vie parce que des gens disaient qu’il avait un enfant dans sa voiture noire. Vérification faite, il n’en n’était rien. Hier Brice Laccruche Alihanga et ses amis ont été accusés d’avoir détournés des milliards de francs XAF. Il a fallu les conclusions d’une enquête d’une commission de l’ONU pour qu’on se rende compte qu’il n’en n’est rien. Aujourd’hui c’est Assoumou Eyi et Avera qui sont publiquement accusés. Demain à qui le tour?
Nous ne disons pas qu’ils sont innocents. Mais rien pour le moment ne peut nous amener à dire qu’ils sont coupables. On n’a pas de preuves pour l’instant. Seuls les témoignages des victimes appréciés par les juges feront foi. D’ailleurs, puisque des gens ont déjà été jugés sur la simple base des affirmations de Romain Molina, pourquoi ne pas s’appuyer sur ce fameux travail de recherche pour connaître les victimes qu’il aurait contacté ou avec qui il aurait alimenté son enquête.
Le phénomène de la pédophilie dans le monde du football gabonais doit certainement exister mais de grâce, pour condamner les gens ou les incriminer, merci de nous servir des preuves. Rien que des preuves. Exigez des éléments de démonstration ou des pièces à conviction ne signifie pas qu’on nierait cette réalité. La prudence commande cette attitude professionnelle. C’est tout.
Par Télesphore Obame Ngomo