Gabon/Face à la crise sociopolitique : l’observatoire chrétien pour la paix réagit.

Depuis ces trois dernières années, le Gabon notre cher pays vit au jour le jour dans l’incertitude du lendemain. Personne dans notre pays n’a de l’assurance de ce que sera le Gabon demain. Cette situation inquiétante vient d’être aggravée par les événements que traversent notre Gabon ces trois dernières semaines.

Nous avons pour preuve les grèves et les préavis de grève dans tous les secteurs d’activités publics comme privés. Grève des agents des eaux et forêt, grève illimitée des agents des régies financières, grève illimitée des enseignants, grève par ci, et des menaces de préavis de grève par là à l’instar de l’Onep, la SEEG, des banques, des ports… etc

Nous n’oublions pas la mobilisation certes à demi-teinte par endroits de  la ville morte suite aux décisions drastiques du gouvernement face à sa propre population.

Faut-il nous rappeler que le 03 Novembre dernier, l’observatoire chrétien pour la paix au cours d’une conférence de presse avait invité les plus hautes autorités à anticiper les conflits et par un vrai dialogue social où tous les partenaires sociaux de la nation devraient s’asseoir autour d’une même table afin d’éviter le bras de fer entre fils et fils d’une même mère qu’est la patrie gabonaise. Mais hélas notre voix n’a pas été audible auprès de nos gouvernants.

Aujourd’hui l’Observatoire chrétien pour la paix constate pour le regretter le manque de dialogue républicain et de volonté de dialoguer entre le gouvernement et les partenaires sociaux.

La crise qui secoue aujourd’hui le monde de l’éducation se trouve à 3 ou 4 niveaux. Elle est institutionnelle, systémique, structurelle et morale.

Au plan institutionnel il est à noter que la plupart sinon toutes les revendications des enseignants trouvent leur fondement dans le non-respect par les services compétents des dispositions réglementaires en matière d’intégration, de titularisation, de reclassement ou d’avancement automatique tel que prévu par le statut général des fonctionnaires. Il y a donc lieu de s’asseoir et réfléchir sur une formule qui permettrait de résorber une fois pour toute ces manquements afin de mettre à plat la situation administrative de chaque agent. La refonte du conseil national de l’éducation serait alors d’actualité.

Au plan systémique, la récente déclaration du secrétaire général du ministère de l’éducation nationale est venue mettre à  nu toutes les incohérences du système éducatif. La remise des bulletins en deux phases, quand bien même la majorité des établissements primaires sont restés fermés pendant tout le premier trimestre; la proposition d’une deuxième rentrer administrative au 03 janvier sont des preuves d’une dichotomie systémique dont le seul objectif reste de faire des évaluations sans contenu réel dans la perspective de valider l’année scolaire.

Sur le plan structurel, la dégradation de l’environnement pédagogique: établissements sans clôture, sans alimentation en eau, et électricité, salles de classes et tables bancs en nombre insuffisant, absence totale des salles spécialisées et de laboratoires, haut lieu d’insécurité et de dépravation des mœurs est le  principal spectacle que nous offrent nos établissements pré-primaires, primaires, secondaires et même supérieurs. À cela s’ajoute le déficit criard d’enseignants en anglais,  en français, en mathématiques par exemple.

Pour couronner le tout  , il se pose aussi le problème de vocation dans l’enseignement au Gabon, avec pour corollaire le très faible niveau de formation des formateurs. Note système éducatif connait une crise morale et beaucoup d’acteurs et d’animateurs de ce système posent un problème de déontologie.

Le scandale de la pédophilie dans les milieux du football  en particulier et du sport gabonais en général vient assombrir davantage ce climat délétère, avec les dernières révélations fracassantes et honteuses s’agissant de l’encadrement de notre équipe nationale des moins de 17 ans.

Pour notre part, cette situation n’est que l’iceberg d’un vaste réseau bien huilé et bien organisé qu’il faut démanteler en remettant les auteurs à la justice. D’où nous trouvons grotesque que la fegafoot lance un appel à témoin aux victimes or elle-même est mis en cause. Les autorités ne doivent pas s’arrêter uniquement à la simple dénonciation du seul manager Capello, mais aller au bout pour punir tous les auteurs de ces actes et surtout d’indemniser les victimes. Nous interpellons l’Assemblée Nationale, représentation nationale du peuple Gabonais à auditionner dans les bref le ministre des sports et tous ses présidents de fédération. Nous invitons également le procureur de la République à se saisir de cette affaire dont nous souhaitons voir son épilogue. Toutefois, une taraude dans la conscience collective populaire à savoir si La dépénalisation de l’homosexualité avec un vote expéditif dans les deux chambres du parlement était-elle un moyen pour légitimer cette barbarie de prédateurs sexuels sur nos enfants?

Aujourd’hui, la cour constitutionnelle se retrouve face à ses responsabilités devant le peuple et devant l’histoire; celle-ci a été saisie par des citoyens courageux qui dénoncent, au nom de leur concitoyens le caractère inique et anticonstitutionnel des dernières mesures gouvernementales qui sont une entrave aux libertés individuelles des gabonais.

L’OCP soutient sans réserve cette initiative visant à se référer à l’instance constitutionnelle et prie avec foi en espérant que cette démarche amène à l’annulation pure et simple de l’arrêté 559/PM/ du 25 novembre 2021.

Tous les indicateurs scientifiques au Gabon nous montrent que cet arrêté a été pris dans la précipitation et est aux antipodes de la situation épidémiologique du terrain. Elle place notre pays dans les cas de catastrophe sanitaire or, selon les chiffres et selon la loi 3/2020 nous sommes dans le cas d’une pandémie. Pour preuve, trois critères déterminent la catastrophe sanitaire: La très forte contagion, la très forte propagation, la très grande mortalité.

Or, sur 1 500 000 tests PCR, seuls 2,59% sont révélés positifs et sur ces 2,59%, il y a 93,12% de taux de guérisons, 6,12% sont des cas actifs et 0,76% sont des cas de décès.

Les gabonais se posent alors des questions et beaucoup de questions sur les réelles motivations de toutes ces mesures restrictives prises par le gouvernement ? Le respect des engagements vis à vis des partenaires extérieurs est-il plus important que la loi, plus important que notre constitution ou plus important que le peuple gabonais ? Toutes ces questions sans réponse ont pour cause :

– l’absence d’un vrai dialogue constructif entre les instances décisionnelles et leur base.

– La faiblesse de la justice gabonaise face à la politique, engendrant ainsi plusieurs foyers de frustrations et tension. Si nous ne regardons pas notre rétroviseur avec vérité et honnêteté, notre pays ira  droit contre le mur.

C’est pourquoi l’observatoire chrétien pour paix prie :

Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de L’Etat et en sa qualité de Président de la magistrature d’initier une vaste opération vautour pour traquer tous les prédateurs sexuels dans le milieu de sport à l’image des opérations mamba, scorpion…etc. L’habit ou la veste de leur fonction ne saurait être un motif d’immunité;

L’OCP invite: Madame le Premier Ministre d’annuler son arrêté qui de risque de créer une fraction jamais vue et connue dans notre pays (le Gabon des vaccinés et le Gabon des non vaccinés) ; oui, la vaccination n’est pas obligatoire avait précisé le Chef de l’Etat.

L’OCP invite: le Ministre de la santé d’adapter les mesures de lutte contre la pandémie covid-19 en tenant compte des réalités économiques, politiques, sociologiques et même épidémiologique gabonaises. Le Gabon n’est pas comme la France, et la France n’est pas le Gabon ;

L’OCP invite: les  membres du gouvernement au dialogue avec les partenaires sociaux et non aux intimidations ;

L’OCP invite: Les partenaires sociaux et la société civile à la retenue et de privilégier la voix de l’apaisement ;

Enfin, L’OCP invite les victimes de pédophilie à se constitué en partie civile et porter plainte devant les tribunaux national et aussi international.

Pour conclure notre propos, La Bible nous déclare je cite : « Malheur à celui qui bâtit sa maison par l’injustice ; Et ses chambres par l’iniquité ; Qui fait travailler son prochain sans le payer, sans lui donner son salaire » Jérémie 22 :13

Par notre regard d’observateur, nous voyons notre chère nation en train d’être construit sur le fondement des inégalités. Si nous refusons de le voir aujourd’hui, la moisson de demain nous condamnera car l’on ne récolte que ce qui a été semé.

Que Dieu bénisse le Gabon,

Que Dieu bénisse nos institutions gouvernementales,

Que Dieu bénisse les gabonais.

Que Dieu bénisse son église.

Révérend Prophète, MAX ALEXANDRE NGOUA

 

Obone Flore

Journaliste

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