Le débat de Missélé eba’a : Ces chefs de corps qui font honte.

En sillonnant les rues de la Capitale, il est surprenant de voir sur les murs de la plupart des camps, casernes et autres Commissariats cette sorte de propagande indigeste sur le fameux octobre rose.

Aussi, l’opinion publique a envie de savoir, à qui ces gens qui symbolisent la République font ils finalement allégeance ? Au chef suprême des armées qui est Ali Bongo Ondimba jusqu’à ce jour ou à ses proches qui naviguent depuis son accident vasculaire cérébral en pleine imposture?

Pourquoi les campagnes sur la drépanocytose, le diabète ou le VIH-sida par exemple, organisées par d’autres compatriotes sincèrement engagés, ne bénéficient pas de la même publicité si tant est que le but est de mutualiser toutes les forces de la Nation pour lutter contre les phénomènes soulevés ?

Il leurs sera difficile de répondre à ces questions légitimes tant la violence de leur aplatissement devant l’imposture est pitoyable et honteux. Cette manière de faire est tout simplement le fruit d’un opportunisme regrettable. Attitude de gens indignes en uniforme et qui ne méritent pas le fauteuil qu’ils squattent. Et ça, la République n’en n’a pas besoin.

La dignité et l’honneur d’un soldat est ce qui constitue sa colonne vertébrale, la raison même de son engagement sous le drapeau. C’est pourquoi, voir ces rubans roses draper les murs de ces espaces militaires est étrange. Ils ne reflètent en rien les symboles de la République.

Mieux, s’il fallait s’accrocher aux symboles comme il est dit en maçonnerie « tout dans la vie est symbole », en quoi la vie est rose dans les camps militaires de notre pays ?

Le camp de Gros Bouquet, refuge des gendarmes, ressemble à un concentré de bidonvilles. Est-ce ça la vie en rose ? La réponse est non. Les différents camps de police de Libreville sont dans un état de délabrement, plus qu’avancé. En quoi la vie serait rose pour nos policiers ?

Les agents de la garde républicaine bénéficient, certes de structures modernes mais la qualité de vie du soldat de ce corps est misérable. La mendicité est une religion chez eux. C’est la marque même d’une précarité certaine.

Faut-il parler de la sécurité pénitentiaire ? Leur situation sociale est encore plus à plaindre que l’état des prisons ou mouroirs dans lesquels ils travaillent. Donc la vie ne peut nullement être rose dans ces lieux.

Octobre comme les autres mois de l’année est peut-être rose pour les promoteurs de ce concept, mais il ne l’est certainement pas pour la majorité des agents des corps habillés ou pour le plus grand nombre de gabonais. Des milliers de familles, à ce jour, n’ont toujours pas réussir à inscrire leurs enfants pour l’année scolaire débutée.

La République a ses codes et ils sont constitutionnels. La propagande d’octobre rose aux abords des casernes et autres refuges de militaires est indigne de ces généraux qui sont plutôt des carriéristes que professionnels de l’ordre.

Plus que jamais nous comprendrons à qui ils ont décidé de faire allégeance. Visiblement à ceux qui, à Ryad, on établit pour projet « d’enculer la République ». Nous y sommes.

Les révélations faites par Patrichi Tanassa sur le financement de la Fondation Sylvia Bongo pour la famille qui porte le projet octobre rose aurait dû empêcher les chefs de corps de s’investir dans cette campagne sociale très déloyale.

Edith Lucie Bongo Ondimba faisait son combat contre le VIH-sida tout en respectant les espaces de la République qui n’appellent aucun caractère partisan. Par conséquent, ces hommes en uniforme devraient arrêter de déshonorer notre pays, leurs grades et leur uniforme. C’est encore possible à condition que chacun reste à sa place.

Par Télesphore Obame Ngomo

Président de l’OPAM

Paul Essonne

Journaliste

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