Gabon : En encourageant une prise de conscience collective, Sean Bridon projette un avenir meilleur pour le monde culturel gabonais.

La dégradation de la situation économique et sociale des artistes et acteurs culturels gabonais se traduit par une érosion de leurs revenus.

Leur manque de représentativité, leur impossibilité à faire entendre leurs voix ou encore les motifs pour lesquels ils sont trop souvent oubliés des politiques publiques sont patents. Si certains artistes et acteurs culturels, peu nombreux, s’en sortent bien, la grande majorité ne parvient pas à vivre de son seul travail artistique. La question qui est posée, c’est celle des conditions nécessaires pour maintenir, soutenir et développer une création libre et vivante, en résonance avec les enjeux qui traversent la société gabonaise.

Cette question, on doit y répondre avec les acteurs du monde de la culture. Sean Bridon l’a fait en déclarant « 99% des artistes Gabonais ne peuvent pas vivre avec le revenu de leur profession artistique et se consacrent à un emploi afin de tendre vers la stabilité financière. Conscient de cela, j’ai décidé de leur donner un salaire, de leur construire des maisons et surtout de les rendre indépendants. Je tiens à préciser qu’ils perçoivent la totalité des revenus de leurs prestations. Cependant, ils ne feront aucun concert national tant que les sommes proposées ne seront pas à la hauteur de leur talent.

Le 1er Novembre 2022 la Seany tv décaissera la somme de 500.000 dollars (soit 335 millions de francs CFA) pour aider les acteurs culturels de mon Pays le Gabon. Les ingénieurs de son, les pages culturelles, les danseurs, les médias, les artistes, les réalisateurs, les humoristiques, etc. Ceux-ci seront soutenus et suivis dans la réalisation de leurs projets personnels.

J’invite donc tous les Producteurs Gabonais à se mettre derrière moi pour faire avancer la culture Gabonaise ». C’est un acte symbolique fort.

Par le passé, on s’est intéressé à encourager la création, sans toujours associer les créateurs. On s’est intéressé à développer un réseau de diffusion, sans toujours impliquer ceux qui le nourrissent. On s’est intéressé à structurer le secteur de la culture, sans toujours inclure ceux qui la constituent. Il faut remettre les artistes et les acteurs culturels au cœur des politiques publiques.

Aussi, en allouant un Fonds d’aide, Sean Bridon s’engage envers les artistes et autres acteurs culturels gabonais devra donner la prééminence à une production qualitative, soucieuse de l’environnement et de la personne, à une offre numérique (médias, loisirs, éducative) culturellement diverse et soutenant les coexistences culturelles, aux réseaux sociaux responsables. Il devra encourager les comportements éthiques, les organisations collectives et solidaires alternatives aux monopoles et à la cupidité.

L’action de Sean Bridon est essentielle pour protéger le secteur culturel gabonais et ses professionnels à court terme. Cependant les économies culturelle et créative devraient également être envisagées comme des alliées à long termes pour construire un Gabon plus résilient. A travers cette initiative, Sean Bridon met en lumière les insuffisances de la politique culturelle s’il y en a et propose des actions concrètes pour faire de la culture un vecteur de changement et de sens pour le Gabon. Ainsi, il est plus qu’impérieux de mettre en place clairement un statut pour les artistes et acteurs culturels, afin que la reconnaissance de la carrière artistique le soit par rapport à un métier et pas seulement une vocation.

La mobilisation et la confiance des populations doit être une priorité pour l’Etat afin de redynamiser le secteur créatif gabonais. Le monde culturel est le mieux placé pour valoriser l’humain, la nature, la liberté d’expression et d’entreprendre pour une société éthique, solidaire et responsable. Il a aussi cette capacité à régénérer les esprits des contraintes de la vie quotidienne, à vaincre les fatalités sociales et dynamiser les territoires en friche.

L’Etat doit donc s’affirmer dans son triple rôle de régulateur et garant des équilibres, de promoteur de l’excellence, de la diversité et de la prise de risque, tout en se montrant lui-même un acteur exemplaire.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *