Le Covid-19 responsable des pertes de nourriture en Afrique.

La toute première Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture est marquée par un appel à l’action envers les pays africains pour redoubler leurs efforts et d’encourager les investissements du secteur privé pour réduire les pertes et le gaspillage de nourriture.

Rappelons que c’est en 2019 que, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution désignant la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, qui sera observée le 29 septembre chaque année. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) facilite la célébration de cette journée à l’échelle mondiale, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

En effet, la FAO estime que les pertes annuelles de nourriture en Afrique subsaharienne s’élèvent à 4 milliards de dollars (2241 milliards de francs CFA).

En Afrique, la nourriture est surtout perdue entre la récolte et la vente – très peu de nourriture étant gaspillé par les consommateurs après l’achat. Parmi les principales causes de perte de nourriture en Afrique, on peut citer le manque d’équipements de la chaîne du froid, en particulier pour les denrées périssables, les installations de stockage peu fiables et inadéquates, et l’insuffisance des compétences dans les communautés de petits agriculteurs en matière de transformation des produits agricoles.

«La pandémie de Covid-19 a déclenché un appel à la nécessité de transformer radicalement nos systèmes alimentaires afin de les rendre plus efficaces et plus durables pour les populations et la planète. Pour atteindre cet objectif en Afrique, il est essentiel de s’attaquer aux pertes et gaspillage de nourriture, et en particulier à la réduction des pertes après récolte», a déclaré Abebe Haile-Gabriel, Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l’Afrique, à la veille de la journée internationale.

Selon les analystes de la FAO, la pandémie de Covid-19 a amené les consommateurs de nombreux pays à faible revenu à n’acheter que des aliments de base riches en glucides et des denrées non périssables, ce qui a entraîné le gaspillage de denrées périssables sur les marchés. Dans certains pays, les mesures de distanciation physique ont entraîné la réduction du nombre de clients sur les marchés, ce qui a également fait augmenter les pertes de nourriture et diminuer les revenus des commerçants.

Des études commandées par la FAO avant la pandémie montrent qu’en Afrique subsaharienne, les pertes de fruits et de légumes dans les exploitations agricoles atteignent 50 pour cent, soit le taux le plus élevé au monde. Les pertes de céréales et de légumineuses dans les fermes, quant à elles, peuvent atteindre 18 pour cent, taux le plus élevé aussi dans le monde et dans certaines régions d’Asie.

Lorsque la nourriture est perdue ou gaspillée, toutes les ressources qui ont servi à la produire, c’est-à-dire l’eau, la terre, l’énergie, le travail et le capital, sont gaspillées.

La réduction des pertes de nourriture dans les fermes et au moment des récoltes peut contribuer à la sécurité alimentaire et à une meilleure nutrition, en particulier dans les pays où l’insécurité alimentaire est élevée. De tels changements sont une responsabilité que doivent partager les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les agences de développement, les institutions de recherche et universitaires et les consommateurs.

Aussi, à l’occasion de cette journée internationale, les gouvernements et les décideurs sont invités à cibler des investissements et à créer des mesures incitatives pour soutenir les efforts visant à réduire les pertes de nourriture. Les campagnes pour éduquer les consommateurs sur la signification des mentions «date de péremption» et «date limite de consommation» sont également encouragées, en particulier dans les centres urbains des pays en développement, où le gaspillage alimentaire est en augmentation.

Les opérateurs de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, y compris les détaillants, sont invités à intensifier leurs actions pour réduire les pertes et les gaspillages de nourriture, et les institutions de recherche et les milieux universitaires sont exhortés à mettre au point davantage d’innovations qui peuvent être rapidement mises à profit.

Chimène Okome

Journaliste

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