Le Coronavirus sauve in extremis le PDG du fiasco.

Prévue se tenir comme à l’accoutumée le 12 mars, la grande agape du parti des masses qui devait célébrer les 52 ans de son existence a été renvoyée sine die pour cause de corona virus, motif officiel qui cache mal les difficultés financières  qui minent ce parti ancestral depuis un certain temps.

« Nous  n’étions pas prêts ! ». Cet aveu, déclaré sous le manteau par un hiérarque du parti des masses, masque mal la situation financière catastrophique  que traverse ce parti, habitué à vivre de la mamelle nourricière du Distingué camarade. Dans le cadre des journées commémoratives des  52 ans du parti des masses, le secrétariat général n’était pas toujours fixé sur sa tenue, tant la facture envoyée au palais n’avait pas encore de retour. Le poste de directeur de cabinet politique du distingué camarade étant toujours occupé par BLA, en prison. Il a fallu attendre les  nominations intervenues au sein du parti le  6 mars pour voir espérer Louis sur les suites à donner au 12 mars qui se pointait.

Le poste le plus attendu est  celui de directeur de cabinet politique du distingué camarade. Outre ses missions de conseil, c’est lui qui sert de pont entre le SG  du parti et le président. Il est l’oreille et la bouche du président et, cumulativement, sa banque.  Or, BLA cumulait ces fonctions et pouvait, le cas échéant, anticiper certaines situations pour débloquer la manne. Son influence s’est d’ailleurs accrue aux lendemains de l’avc  du  président du parti qui l’a obligé à un long séjour  hors du pays pour des soins. Hyper puissant, « dieu » pouvait dès lors étendre son emprise sur l’administration, les finances et le parti.

Tout le contraire de Théophile Ogandaga, actuel directeur de cabinet du président Ali Bongo, un pur technocrate  n’ayant aucune influence politique. Il aurait été choisi d’ailleurs pour ces raisons : diluer la trop grande emprise qu’a eue le précédent sur le président, l’appareil politique et administratif. Et, surtout,  il fallut trouver  un no name, un ovni sans ambition personnelle si ce n’est celle de se prouver à lui-même et se mettre à la tâche… Mais, à  l’épreuve des faits, un homme peut changer.  A preuve,  il y a quelques semaines,  du rififi a été entendu au sein du cabinet présidentiel entre Théophile Ogandaga et son adjoint  Mohamed Ali Saliou au sujet de la gestion des fonds. Cette prérogative échue désormais  au pote de Nourreddin Valentin, Mohamed Ali Saliou.

Le premier se plaignait de sa mise à l’écart dans la gestion de ces fonds, prérogative qui devrait être la sienne. C’est dans cette ambiance que la facture du 12 mars a atterrie et jugée excessive. Sans relais fiable, Louis a transpiré de tout son corps jusqu’à l’arrivée de deux évènements. Les nominations intervenues au sein du parti le 6 mars et, le coronavirus deux jours plus tard qui a obligé le gouvernement à prendre des décisions  énergiques. Notamment la fermeture des frontières, interdiction des manifestations internationales prévues à Libreville et, cerise sur le gâteau, l’interdiction de rassemblement de plus de 50 personnes, ramenées aujourd’hui à 30. Du pain béni. Cet évènement, quoique malheureux ne pouvait pas si bien tomber.

Pour parer au fiasco qui s’annonçait, le secrétariat général aurait  procédé à la quête des membres influents de l’appareil du parti : membres du comité permanent, du bureau politique, les conseillers, les secrétaires nationaux et fédéraux, les ministres et directeurs généraux des sociétés publiques affiliés au pdg,  jusqu’aux militants de base. Une voix autorisée nous a certifié  que cette quête fait partie des us du parti en de telles occasions. Mais, plus encore pour cette célébration. Les évènements de décembre 2019 avec l’arrestation des membres de l’Ajev ont jeté un froid dans la mobilisation des militants. Les  bagnards d’aujourd’hui avaient des places envieuses au sein de l’appareil du parti. Tous ou presque, étaient soit membres du comité permanent, soit membres du bureau politique de leurs provinces respectives.

Les nominations intervenues le 6 mars avaient donc  pour objectif de gommer les vides laissées par leurs occupants à la suite des exclusions ou, de mis en cause  dans les affaires judiciaires. Parmi les nommés, l’entrée de jeunes loups dans la com du parti : Junior Xavier Ndong Ndong, Cyriaque Mvouradjiami  ou Dioumy Moubassango notamment,  ont mouillé le maillot en 2016. Ils seront les nouveaux visages de 2023. La réhabilitation d’Ali Akbar Onanga, la  nomination d’Eloi Nzondo, actuel gouverneur du Haut-Ogooué en charge des partenaires politiques et associatifs, et de la veille de l’environnement politique. Poste  incompatible avec ses fonctions actuelles du point de vue de la morale politique et de la déontologie administrative.

Très attendue, était  la nomination de Nourreddin, finalement membre du bureau politique pour le  compte du Haut-Ogooué. Son âge, 28 ans, étant à l’opposé de  cette fonction quand on sait que depuis des décennies, plusieurs militants engagés courent après ce sésame depuis des décennies. Mais, c’est le moindre mal. Car, les supputations allaient plutôt vers le poste de directeur de cabinet politique du distingué camarade en référence à son poste de coordinateur des affaires présidentielles.

De sources concordantes, une levée de boucliers au sein du pdg et des personnalités influentes a fait jour contre ce projet inique. « Comment un enfant peut-il être à l’université en sortant directement du cp2 ? », a lâché un habitué du landerneau.  Outre l’âge du prétendant, beaucoup ont argué ce, avec justesse, l’immaturité politique de Nourreddin et son incapacité à donner des conseils et des orientations claires au distingué camarade  et au secrétariat général.  A l’issue des nominations intervenues dans l’appareil politique, le poste semble encore demeurer vacant. Pour quelle raison ? Ce poste, il faut le reconnaître, est de confiance et crée une grande proximité entre le grand camarade et son DC. Or, Ali, depuis quelques mois déjà vit dans un bunker, entouré uniquement de sa femme Sylvia et de ses enfants. Même sa mère, a toutes les peines de le rencontrer. Seuls, quelques rares privilégiés triés sur le volet osent s’approcher du distingué camarade. Peut-on alors penser que l’oiseau rare n’a pas encore été déniché ? C’est l’impression qui se dégage à la suite des dernières nominations du parti.

La gêne à Louis peut donc se comprendre au moment de préparer le 52ème anniversaire, faute de relais fiable. Les actuels propriétaires du bord de mer  ne se sont pas d’ailleurs gênés ou se sentir pressés de donner des nouvelles fraîches à Louis.  Courroucés par la dernière sortie du président du groupe parlementaire du Pdg  à l’Assemblée nationale Martin Mabala, les propriétaires du bord de mer se méfient de plus en plus de cette hydre Pdg à plusieurs têtes qui se donnent des libertés. Ali, depuis 2016 après les félonies dont il  a été victime, s’en méfie désormais.

Sylvia, dont les ambitions pour son fils sont connues, s’en méfie davantage. A preuve, la fondation Sylvia Bongo Ondimba avait prévu, dès le  13 mars, c’est-à-dire au lendemain de la fête du Pdg, une tournée dans l’hinterland. Cette tournée, qui nécessite une grande mobilisation de toutes les élites administratives et politiques des zones à visiter, devait éclipser la fête du Pdg. Notamment dans l’intérieur du pays où les femmes, chevilles ouvrières du parti, allaient être mobilisées et concentrées à autre chose. Ceci expliquant cela, la rétention des fonds n’est-elle pas aussi à mettre sous cet aspect ?

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