Le blues de Lionel Messi.

Quand Lionel Messi s’est fait dire qu’il a le potentiel de changer les choses, il lui a paru impensable de ne pas aller au bout de ce potentiel. C’est devenu une question de responsabilité et un désir profond. Il s’est mis une pression énorme sur les épaules parce qu’il voulait faire partie de ceux qui font une différence.

Lionel Messi a joué pour l’un des plus grands clubs de l’histoire, le FC Barcelone. Il aimait le Barça, mais aujourd’hui de nombreuses façons de faire doivent s’améliorer pour rendre les joueurs et les supporters plus heureux. Ses journées étaient une succession de petits et de grands combats. Il se sentait souvent seul, mais sa mission ne le mobilisait plus. Pourtant, sa force c’était sa capacité à endurer. C’est ce qui faisait qu’il pouvait changer les choses.

Lionel Messi est un acteur de changement qui a une énergie vitale très élevée. Il a aussi un réservoir d’énergie plus élevé que la moyenne. Le goût du défi est plus fort que les coups de fatigue, car sa mission est source d’énergie. Mais cette mission est aussi assortie de contraintes.

L’enthousiasme occulte la complexité du problème auquel s’attaque Lionel Messi. Cela crée éventuellement un sentiment d’impuissance qui déclenche énormément de stress. Il est souvent hypersensible et hyperempathique. La vie l’a gâté. Il doit redonner. Maintenant, la vie l’a abîmé. Il s’en sortira peut-être. Il se sent une obligation envers tous ceux qui ne s’en sont pas sortis. C’est épuisant. Pour se reposer, il nage dans le courant. Mais là, il se sent mal.

Lionel Messi sent qu’il passe à côté de son potentiel, qu’il n’est plus à la hauteur de sa mission. Il entretient la croyance erronée qu’il ne peut pas s’occuper de lui. Toute son énergie doit être consacrée à sa mission.

Les prix et les hommages l’ont conforté dans son rôle de héros du Barça. Il est devenu un faiseur de miracles. Aucune énergie ne doit être épargnée, quitte à vider le réservoir. En plus de courir sa course, il courait celle des autres joueurs, en partie pour les épargner, en partie parce qu’on pensait qu’il pouvait aller plus vite. Son plaisir avait diminué, l’anxiété avait augmenté. Il s’était mis à éviter les situations anxiogènes. Ce qui, en fait, avait renforcé son anxiété. Une sorte de tristesse s’est alors installé de façon durable à tel point qu’il avait l’impression de ne plus apporter grand-chose au FC Barcelone. Sa mission ne mobilisait plus l’équipe. Lui qui, voulait créer une équipe plus saine, il s’est épuisé à la faire.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *