L’Aïd El-Kebir : honneur aux musulmans.

Les musulmans du monde entier célèbrent aujourd’hui l’Aïd El-Kebir, l’une des deux fêtes les plus importantes du calendrier liturgique musulman qui commémore le sacrifice d’Abraham. L’Aïd El-Kebir (« grande fête » en arabe) est aussi appelée Aïd El-Adha (« fête des sacrifices ») Tabaski ou, plus communément, « la fête du mouton ». D’après le Coran, Abraham a été testé dans sa foi par Allah qui lui a ordonné d’égorger son fils. Mais au dernier moment, l’ange Gabriel a arrêté le geste fatal du père et a remplacé son enfant par un mouton. Cette  »fête du mouton » qui marque également la fin du pèlerinage à la Mecque débute le matin par une grande prière à la mosquée avant le sacrifice rituel.

En effet, l’Aïd El-Kebir commémore la soumission et la foi sans faille d’Abraham, prêt à sacrifier son fils Ismaël à Dieu. Ce nom d’Ismaël n’est pas mentionné dans le Coran. C’est la tradition musulmane qui le désigne ainsi. Dans les textes religieux juifs et chrétiens, il s’agit d’Isaac. En évoquant le souvenir d’Abraham, présent dans les trois grandes religions monothéistes, l’Aïd El-Kebir symbolise notamment cette volonté de la doctrine musulmane d’inscrire l’islam dans les pas du judaïsme et du christianisme. L’islam considère en effet que la révélation du prophète Mahomet est la dernière religion révélée et une restauration, une actualisation de la religion primordiale. Abraham est d’ailleurs désigné comme le premier musulman par le Coran.

Le jour de l’Aïd El-Kebir, la prière commune rituelle est prononcée. Il est recommandé mais pas du tout ordonné aux musulmans qui le souhaitent et qui en ont les moyens de sacrifier un mouton, une chèvre, un chameau, une vache ou encore un bœuf. L’animal doit être en bonne santé. Avant le sacrifice, le sacrifiant doit se tourner vers la Mecque et prononcer des formules rituelles. Il est aussi supposé ne garder qu’une partie de la viande. Le reste doit être distribué aux voisins, aux amis et aux nécessiteux. Plusieurs religieux musulmans considèrent ce sacrifice comme non obligatoire et admettent le principe de la substitution. Les fidèles peuvent ainsi le remplacer par un don à des organisations caritatives.

L’Aïd El-Kebir est une fête familiale et heureuse. Elle dure trois jours. Les musulmans en profitent pour rendre visite à des membres de leur famille ou des amis, échanger des cadeaux et des vœux. Ils se rendent aussi dans les cimetières pour rendre hommage aux ancêtres.

Rappelons que l’Aïd El-Kebir est fixé le 10 du mois lunaire du calendrier musulman. Cela signifie que cette fête peut tomber à toute saison, puisque le calendrier lunaire comporte 354 ou 355 jours, et non 365 jours comme c’est le cas pour le calendrier solaire. Ce mois lunaire a la particularité d’être le mois du pèlerinage et le dernier mois de l’année musulmane. Ce n’est pas un hasard si l’Aïd El-Kebir a été fixé lors du mois du pèlerinage à la Mecque (en Arabie Saoudite). Selon l’islam, le sanctuaire de la Kaaba qui se trouve dans cette ville aurait été reconstruit, après sa destruction lors du déluge, par Abraham et son fils Ismaël. L’Aïd El-Kebir marque l’apogée des cérémonies du pèlerinage.

Mais cette année, elle devra s’adapter aux contraintes de la crise sanitaire de la pandémie du coronavirus. Après un Ramadan qui sortait déjà de l’ordinaire pour cause de confinement, la « fête du sacrifice » s’annonce, elle aussi, particulière cette année.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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