Il y a 48h déjà, notre compatriote *Hans Otounga* sortait, de la Direction Générale des Recherches (DGR) après 14 jours de captivité, le corps truffé d’hématomes. Preuve, s’il en était encore besoin, de la torture sauvage dont il a fait l’objet.
Un énième acte de violation flagrante des droits de l’homme dont se rendent trop souvent, dans une désinvolture qui fait froid dans le dos, certaines de nos instances militaires et policières.
Des décennies à torturer, à déshumaniser dans l’indifférence quasi générale d’une opinion publique qui, par ses signes de résignation, a fini par légitimer cette négation abjecte des droits humains en plein 21ème siècle.
Des Services Spéciaux de la Présidence de la République, à la Direction générale des recherches de la Gendarmerie Nationale ( DGR), sans oublier l’autre benêt du même acabit qu’est la Direction Générale de la Contre Ingérence et du Renseignement Militaire ( B2), des institutions désormais érigées en zone de non droits où toutes les conventions internationales régissant le respect des droits de l’homme et dont le Gabon est État-partie, servent de paillasson à des agents d’exécution dont l’âme humaine leur a été ôtée le jour où l’oncle général ou colonel a décidé de trouver un job au plus désœuvré de la famille en l’incorporant, sans la moindre enquête de moralité, dans un corps, car sachant à raison qu’il n’est en vérité pas plus lobotomisé qu’un soldat habité d’une imbécilité congénitale.
Des agents qui vous guelent au visage, très souvent dans un niveau de langue proche de celui des commerçants anglophones du marché Mont-bouët. Des sots en somme.
Ils sont à bien des égards la parfaite illustration de la description que faisait un général, vite tombé dans l’oubli, du bon soldat qui, selon lui, doit tout avoir dans les bras mais strictement rien dans la tête.
Si vous avez le malheur de vous trouver dans leurs locaux, sachez qu’ils ont un pouvoir de vie ou de mort sur vous, et que même le parquet de la république n’y a pas voix au chapitre. Quelle tristesse !!!
Ils ne vous épargnent aucun sévice corporel.
Des coups assénés avec toute sorte d’objets contondants ( matraques, lattes, barre de fer etc ), à la sodomie exécutée par les esprits les plus dégénérés d’entre eux, en passant par une plongée dans les fosses sceptiques, rien n’est assez déshumanisant à leurs yeux pour vous faire comprendre qu’entre leurs mains votre vie est bien moins valeureuse que celle d’un chien.
On épie, on traque les moindres faits, gestes ou propos d’un citoyen lambda susceptibles d’effaroucher le chef de l’exécutif à qui ils sont entièrement dévoués.
Pendant ce temps, les délinquants, les vrais, écument nos quartier en toute quiétude.
Je ne doute pas un seul instant que si les mêmes moyens étaient mobilisés pour lutter efficacement contre la grande criminalité, le Gabon serait assurément le pays le plus sûr au monde. Mais Hélas !!!
D’Omar Bongo Ondimba à OLIGUI NGUEMA, en passant par Ali Bongo Ondimba, le triumvirat de la barbarie militaire de notre pays a toujours été davantage porté sur la survie du régime d’un homme qu’à la protection véritable du territoire national et de la population gabonaise pour laquelle ils n’ont en réalité ni les capacités matérielles encore moins stratégiques, en cas d’attaque réelle et sérieuse venue en l’occurrence de l’extérieur.
Les gabonais alors abusés et désabusés se consolent comme ils peuvent.
Cet article au vitriol peut sans conteste me valoir une interpellation du triumvirat de la barbarie militaire.
Il pourra me coûter une détention arbitraire dans l’un des terriers qui leur sert de geôles.
Je pourrai très certainement y être torturé dans le but de me dissuader de parler à l’avenir.
Mais aucun de ces risques n’est en mesure d’annihiler mon combat pour l’établissement d’un véritable état de droit dans mon pays, car la torture nie la dignité de l’être humain.
DORIAN Herchel MESSENG MAKOSSO
Citoyen Gabonais.
Juriste.
Président de *L’O.N.G S.O.S-Torture*.