La surliquidité des banques : une menace pour l’économie gabonaise.

Le taux de crédit et le rapatriement des devises sont à l’origine de cette situation. Les banques gabonaises sont de nouveaux en surliquidité. C’est-à-dire qu’il y a plus d’argent dans les banques (billets et pièces). 

Cette surliquidité résulte du faible taux de crédit. En effet, les banques refusent ou n’accordent pas assez de crédits à leurs clients. Cette situation est aussi due au retour des devises et réserves des banques commerciales imposées par la Cobac (Commission bancaires d’Afrique centrale). Mais comment comprendre que les opérations d’injection de liquidité dans les banques sont devenues particulièrement dynamiques depuis le début de l’année 2021, avec toutefois un taux d’intérêt de ces opérations qui tourne autour de 3,25% ?

En effet, les facteurs explicatifs de la surliquidité bancaire au Gabon sont liés au risque de crédit lié à l’illisibilité de l’emprunteur, l’excès de tarification compensatoire du risque additionnel ou lié à la recherche des fonds propres plus sécurisants, l’inefficience judiciaire marquée par des durées longues de décisions, la bonne gouvernance relative à la structure de propriété. Outre ces facteurs, l’importance accrue des dépôts à vue dans les ressources bancaires est aussi évoquée. Cette surliquidité est le reflet de la frilosité des banques commerciales à accorder des crédits au secteur privé. Son origine est à rechercher dans la faiblesse de l’environnement institutionnel et juridique du Gabon, ce qui constitue un puissant frein à l’investissement et au développement de l’activité des petites et moyennes entreprises.

Ce paradoxe entre la surliquidité bancaire et le déficit de financement de l’économie met en exergue la nécessité du marché financier qui devrait non seulement réduire l’asymétrie de l’information entre la banque et sa clientèle mais surtout servir de mode de financement alternatif des investissements des entreprises. Que le gouvernement prenne des mesures concrètes visant à réduire la détention de liquidités oisives par les banques commerciales, en les réorientant vers des investissements productifs, moteurs de la croissance et du développement économique.

Obone Flore

Journaliste

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