Ce nouveau projet ambitionne de dynamiser la politique agricole nationale en développant la production agricole et animale, en transformant et commercialisant les produits issus de ces activités, tout en apportant un soutien concret aux agriculteurs et éleveurs du pays.
Après l’échec du projet GRAINE, la SAEG se présente comme une réponse stratégique à la nécessité de disposer d’un outil performant pour le secteur agricole. Le projet GRAINE, malgré ses ambitions, a été entaché par des malversations financières et administratives, laissant un précédent inquiétant pour les nouvelles initiatives. La SAEG, quant à elle, vise à éviter ces écueils en adoptant une gestion rigoureuse et transparente.
Avec plus de 400 milliards FCFA dépensés chaque année pour l’importation de denrées alimentaires, la SAEG apparaît comme une solution indispensable. Cette société d’État, dont l’actionnaire unique est l’État gabonais représenté par le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, a pour mission de contribuer à la sécurité et à la souveraineté alimentaires du pays. En maîtrisant la production et la consommation internes, le Gabon espère non seulement réduire ses dépenses, mais aussi renforcer son économie nationale.
Cependant, pour que la SAEG atteigne ses objectifs, des investissements significatifs sont nécessaires. Le secteur agricole gabonais souffre depuis longtemps d’un manque de financement, représentant moins de 1 % du budget national depuis plusieurs années. En 2024, cette tendance persiste, suscitant scepticisme et incertitudes quant à la capacité du gouvernement à soutenir adéquatement ce nouveau projet. Il appartient désormais aux autorités de prouver leur engagement et de convaincre les sceptiques de la viabilité de la SAEG.
La SAEG représente une lueur d’espoir pour l’autosuffisance alimentaire du Gabon. Son succès dépendra de la volonté politique et des ressources allouées pour assurer une gestion efficace et transparente. Si le gouvernement parvient à surmonter les défis financiers et administratifs, cette initiative pourrait marquer un tournant décisif pour la sécurité alimentaire et la souveraineté nationale du Gabon.