La DGTT à l’origine du bazar des plaques d’immatriculation.

La prolifération des fausses plaques d’immatriculation touche de plus en plus de monde, avec une très forte progression ces derniers mois. Le Secrétaire Permanent de la Coordination des entreprises du secteur sécurité dans les transports (CEST), Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene revient sur les origines de ce phénomène et prodigue ses conseils sur les attitudes à adopter dans ces cas-là. Ce dernier tire la sonnette d’alarme en dénonçant l’explosion des cas d’usurpations d’immatriculation. 

En effet, on ne peut pas payer deux fois la même immatriculation auprès de l’Etat, auprès du Trésor public. Biensur qu’une sous déclaration des immatriculations profite à quelqu’un. A qui profite cette sous déclaration des immatriculations ? C’est la question que le Ministre de l’Economie par exemple s’est posé.

« Pourquoi, il y a des sous déclarations des immatriculations qui font perdre de l’argent à l’Etat gabonais ? Est-ce que le Directeur Général des transports terrestres s’est inquiété de ce fait-là ? Non jusqu’à ce jour. Puisque ces faits sont connus dans leurs administrations. Ces faits nous ont été clairement démontré dans l’administration au cours des discussions avec le Syndicat de la Direction Générale des transports terrestres (SYNADGTT) et les responsables du centre d’édition des documents de transport » s’interroge Emmanuel Zue.

Le Secrétaire Permanent de la CEST poursuit « Pourquoi l’administration des transports terrestres à savoir la Direction Générale des transports terrestres (DGTT) n’a-t-elle pas diligenté une enquête pour connaitre les enjeux qu’il y a derrière cela et à qui profite cet état de fait ? Rien n’a été fait à ma connaissance jusqu’à ce jour »

Concernant la situation des immatriculations controversées, Emmanuel Zue déclare « J’ai entendu le chargé d’étude du Directeur des centres d’édition des documents de transports dire dans un média que les immatriculations temporaires sont attribuées à des opérateurs économiques et que ces immatriculations temporaires sont en fond rouge avec des écritures blanches. Pourquoi au lieu du fond rouge on se retrouve avec des immatriculations temporaires en fond vert à savoir des immatriculations diplomatiques ? A qui profite cet état de fait ? Est-ce que le Directeur Général des transports terrestres a diligenté une enquête pour comprendre pourquoi nous nous retrouvons avec des immatriculations temporaires en vert au lieu du rouge ? A ce jour, rien n’a été fait à ma connaissance. »

Force est constater que le Directeur Général des transports terrestres n’a pas diligenté des enquêtes pour faux et usages de faux sur les cartes grises contenant sa signature scannée ou reproduite. Même qu’il n’a pas diligenté une enquête pour connaitre l’origine des doublons c’est-à-dire la sous déclaration des immatriculations qui pose des problèmes dans les caisses de l’Etat. Ce dernier n’a pas non plus arrêté depuis plusieurs mois le centre de contrôle technique Auto Bilan Agrée qui s’est installé dans la zone d’Oloumi sans autorisation.

« D’ailleurs, le Ministre des transports a reconnu durant une séance de travail qu’il n’y a jamais eu d’autorisation délivrée à ce centre de contrôle technique. Pire, ce centre de contrôle technique délivre des documents sans équipements, sans matériels pour lesquels la convention lui a été signée » affirme Emmanuel Zue.

Pourquoi il n’y a pas d’action pour enrayer le phénomène des immatriculations controversées qui peut entraîner des fuites financières face aux obligations des bénéficiaires de ces mesures-là devant l’administration publique, le Trésor public ? Car partir d’une immatriculation temporaire pour une immatriculation civile ordinaire c’est-à-dire avec la plaque jaune doit être conditionné au règlement de toutes les obligations en vers l’Etat.

Le Secrétaire Permanent de la CEST termine circonspect « Comment cela est-il possible sans que la DGTT n’ait pris des dispositions conséquentes ? Par rapport à cela, nous sommes surpris que la DGTT au lieu de faire son travail pense qu’il y a un complot ourdi contre elle. Ce n’est pas le cas. »

En revanche, il est recommandé aux usagers de déposer plainte pour usurpation de plaque d’immatriculation. Car il s’agit en effet d’un délit puni par la loi. Cette situation met en exergue la faiblesse du système gabonais en matière de délivrance des plaques d’immatriculation.

Paul Essonne

Journaliste

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