La décentralisation et l’intégration économique du Gabon : un vœu pieux.

A l’instar de l’intégration économique, la coopération et l’intégration en matière d’infrastructures ne sont pas une réussite extraordinaire au Gabon. Aujourd’hui, le grave manque d’infrastructure reste un obstacle majeur à la décentralisation et à l’autonomisation des 9 provinces du pays. 

Mauvaises routes, véhicules vétustes et réglementations laxistes ont souvent des conséquences mortelles. Les routes sont en piteux état, c’est un fait. Non seulement, le défaut d’entretien des routes génère des coûts financiers importants mais il a des répercussions en termes de sécurité routière. De plus, la dégradation de l’état du réseau routier a des conséquences sur le terrain, puisqu’elle se traduit par la multiplication des limitations de vitesse temporaires ou des mesures de restriction de la circulation.

Aussi, le Gabon accuse un retard important sur certains pays africains, pour tous les aspects des infrastructures (quantité, qualité, coût et accès). Sur un linéaire de 10 000 Km, seulement 2000 Km de route sont praticables, soit environ 20 %. Plus de 80 % des routes sans revêtement ne sont qu’en assez bon état, et 85 % des routes secondaires rurales sont en mauvais état et ne peuvent pas être empruntées pendant la saison des pluies. Les routes sont concentrées dans les zones urbaines ou autour des ports de mer.

En raison de l’insuffisance des infrastructures, le coût des transports de marchandises au Gabon est l’un des plus élevés du monde. Les produits gabonais sont donc moins compétitifs que ceux d’autres pays africains. Car, de mauvaises infrastructures de transport constituent en quelque sorte une barrière commerciale non tarifaire. Une diminution des coûts de transport pourrait se traduire par une augmentation du commerce gabonais. Seulement ¼ du recul de la part des exportations gabonaises dans les échanges internationaux sont imputables aux prix inadaptés, le reste étant dû à d’autres facteurs, tels que des infrastructures et des services d’information insuffisants.

A mesure que la décentralisation prend de l’ampleur, le gouvernement étudie divers moyens de résoudre les problèmes de transport. La construction d’infrastructures exige, au départ, d’importants investissements en capitaux, ainsi que des frais constants d’entretien et de gestion. Ces dépenses sont en grande partie prises en charge par des organismes internationaux.

Le gouvernement n’étant pas en mesure d’assumer de telles dépenses à une échelle suffisante, la commercialisation des services d’infrastructures est peut-être la solution, et le secteur privé gabonais pourrait considérablement développer les infrastructures, à condition d’instaurer des politiques d’appui transparentes. Il ne faut pas, cependant, que l’Etat abandonne son rôle de prestataire principal d’infrastructure, surtout dans les zones rurales où le développement dépend toujours de fonds publics ou des bailleurs de fonds.

Au vu de la situation, la dégradation des routes se devrait, en toute logique, d’être l’une des préoccupations majeures en termes de sécurité routière. L’entretien des routes, à l’opposé d’une politique du tout répressif, est une solution pérenne aussi bien sur le plan financier que de la sécurité routière. Dès lors, l’Etat doit prendre ses responsabilités, admettre que les routes sont dans un état de plus en plus catastrophique.

Il serait judicieux de mettre sur pied un fond routier contrôlé par une commission semi-publique, qui sera géré de façon indépendante et sera assujetti à un audit externe.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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