La criminalité juvénile est- elle devenue une mode au Gabon?

Triste réalité de constater qu’il y a de plus en plus de jeunes compatriotes auteurs de crimes horribles dépassant parfois l’entendement humain.  Voles, braquages, viols et  assassinats minent les villes et  villages de l’arrière- pays laissant les populations dans une psychose totale.

Des vidéos virales montrant un jeune homme qui serait l’auteur de l’agression meurtrière d’une jeune femme il y a quelques jours dans les environs du rond- point de la démocratie,  dans lesquelles le jeune homme avoue son crime sans frisson et avec froideur. «je l’ai tué parce que je voulais la tuer» avance ce dernier suite à la question de savoir pourquoi avoir tué la jeune femme. Et dans une interview faite par nos confrères de l’audiovisuelle, ce même jeune prétend être un envoyé de Dieu dont sa mission serait de délivrer les âmes en tuant des personnes qui se trouveront sur son chemin au mauvais endroit et au mauvais moment.

 On ne saurait exactement dire les raisons qui pousseraient ces jeunes à commettre l’irréparable, ôter facilement  une vie devient presque une mode aux tendances différente. Nous penserons certainement aux effets de certaines  drogues qui éveillent du courage et l’esprit d’agressivité chez les consommateurs; la précarité des populations; le chômage des jeunes; l’absence d’autorité parentale; le manque de loisirs et  d’activités d’épanouissement humaines dont le seul but  serait de « se droguer et  boire le vin dans les bars »; la fragilité et la légèreté dans la condamnation des jeunes criminels dus  à l’affinité de certains hommes de loi; la corruption; le manque de culture de suivi psychologique etc… Autant de raisons qui devraient parallèlement susciter de multiples tentatives de solutions à ce problème épineux qui entache l’image de la jeunesse Gabonaise  au moment où se déroule le dialogue national inclusif à Angondjé.

Le pays devrait prendre l’exemple américain qui crée des camps et des prisons de redressements et de suivi psychologique pour mineurs et revoir la loi sur la peine de mort. Car beaucoup de jeunes détenus, à peine sortis de prison, n’ont pas peur d’y retourner. Pour eux, elle serait leur maison ou leur chambre. Or avec des mesures et mécanismes assez forts beaucoup y réfléchiraient deux fois avant de recommencer les opérations. Il y a quelques années feu Mba Obame avait  lancé un projet sur la police de proximité et le placement des caméras dans les zones dites dangereuses de la ville de  Libreville. Un projet qui n’a eu qu’un effet de paille.

En cette période de transition, le gouvernement de Raymond Ndong  Sima ne pourrait- il pas réétudiait  ce projet afin de mieux le lancer sur toute l’étendue du territoire national? Un projet qui créerait évidemment des emplois en cette  ère du numérique. Espérons que le problème d’insécurité soit traité avec toute la rigueur pendant le dialogue national en cours.

Paul Essonne

Journaliste

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