Le décès tragique de l’enseignante, Martine Oulabou, tuée par la police gabonaise, le lundi 23 mars 1992, au cours d’une marche syndicale à Libreville a laissé certes un grand vide, mais son combat pour une meilleure école perdure avec la célébration de la Journée Nationale de l’Enseignant chaque année.
L’âme de l’enseignante Martine Oulabou abritera encore longtemps le local où elle donnait ses cours. Elle a eu une vie bien remplie, mais combien trop courte. En partant, elle a laissé derrière elle ce qu’elle avait apporté aux autres. Malgré son départ, il y aura toujours une place pour elle dans les cœurs des Gabonais.
Avec une franchise désarmante, les Gabonais sont toujours circonspects par la mort de l’enseignante Martine Oulabou. Ce n’est pas de savoir le fin détail de la mort, mais beaucoup plus de savoir que c’est à travers un geste barbare que tout a eu lieu. Et à travers des personnes qui donnaient du temps de leur vie aux autres.
Tout ça pour des dessins, destinés à illustrer et éveiller à la liberté et au travail de la conscience. Cette liberté n’est jamais acquise une fois pour toute. Au contraire, elle est toujours l’objet d’un âpre combat qui ne se remporte qu’à la faveur d’une grande considération pour notre fragile nature humaine. Il n’est plus temps de penser à des actions, mais d’agir en hommes de pensée. Le sang d’une enseignante a mis le Gabon face à son destin depuis 29 ans déjà.