Journée Internationale Nelson Mandela Pour les droits des Prisonniers : SOS Prisonniers Gabon demande la libération des prisonniers qui sont en attente de jugement depuis 9 ans et plus.

Chaque 18 juillet, le monde entier célèbre la Journée Internationale Nelson Mandela (Mandela Day). En 2015, l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a décidé d’étendre la portée de la Journée Internationale Nelson Mandela, afin de promouvoir des conditions de détention humaines.

Il s’agit de sensibiliser l’opinion au fait que les détenus continuent de faire partie de la société. Ils méritent donc qu’ils soient traités avec humanité.

Cette année judiciaire 2022-2023, avec la grève des magistrats, la justice gabonaise a été au point mort. Cela a favorisé la surpopulation carcérale.

Le 27 mars 2023, la population carcérale était de : 3880 prisonniers au total dont 2936 prévenus et 944 condamnés.

Les détenus en attente de jugement sont largement supérieurs au nombre de condamnés.

Des détenus comme :

-Aliou Fall Badra : incarcéré depuis 14 ans  sans jugement

-Nse Nguema Jessica : incarcérée depuis 13 ans sans jugement

– Mba Nzoghe Georges : incarcéré depuis 12 ans sans jugement

-Tsoka Tsoka Judicaël : incarcéré depuis 11 ans sans jugement

– Toutou Adolphe : incarcéré depuis 10 ans sans jugement:

-Mezui-Me Nsih Ignace : incarcéré depuis 10 ans sans jugement :

– Abetté Brigitte : Incarcérée depuis 9 ans sans jugement

– Mettiameve Gisèle : Incarcérée depuis 9 ans sans jugement, etc.

La liste est longue, très  longue.

La présomption d’innocence est violée sans scrupule, le droit à un procès équitable dans un délai raisonnable est violé allègrement.    Certains dossiers des prisonniers seraient portés disparus au Palais de Justice.

Mieux, certains comme Abou Idriss Mohamed dont la peine d’emprisonnement a expiré depuis 4 ans, sont toujours  incarcérés!

Tout cela à cause d’un mauvais suivi des dossiers des prisonniers.

Au Tribunal, les dossiers ne sont pas numérisés. Malheureusement, les magistrats, dans leur grève ne revendiquent pas la numérisation des dossiers afin d’améliorer l’administration judiciaire.

Il faut rappeler que depuis 2020, le Gabon préside le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. Mais la situation du milieu carcéral gabonais est très loin de respecter la dignité humaine.

La prison au Gabon semble ne jouer que le rôle répressif. Les fonctions de rééducation civique et de resocialisation ne sont que des vues de l’esprit.

Notre milieu carcéral endurcit encore plus le  détenu et le rend encore  plus délinquant qu’il ne l’était avant.

Quand une femme est incarcérée depuis 13 ans sans jugement, quel avenir peut-on encore espérer de cette femme ?  Comment maintenir un homme 11 ans, 14 ans en détention sans jugement ? La justice a-t-elle pour rôle de détruire les vies des prisonniers ?

Tous ces détenus victimes de notre système judiciaire n’ont pas de parents magistrats. Ils n’ont pas de parents au gouvernement, ils n’ont pas des parents hautement placés dans l’administration.

Ils sont alors les rejetés de la société. Ils peuvent moisir en prison. Ce sont les oubliés de notre Justice, les oubliés de notre société.

Nelson Mandela disait « Personne ne peut prétendre connaître vraiment une nation, à moins d’avoir vu l’intérieur de ses prisons.

Une nation ne doit pas être jugée selon la manière dont elle traite ses citoyens les plus éminents, mais ses citoyens les plus faibles. »

En cette célébration de la Journée Internationale Nelson Mandela pour les droits des Prisonniers,  nous prions notre  Dieu afin qu’il se souvienne de tous ces détenus  privés de justice, privés du respect  de la dignité humaine.

SOS Prisonniers Gabon, pour le respect des droits humains en milieu carcéral

Paul Essonne

Journaliste

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