Interconnexion Gabon- Congo : L’ingratitude des deux pays.

La République du Congo et la République du Gabon ont procédés, dans la ville frontalière de Lekoko, au Gabon, à l’interconnexion de leurs réseaux terrestres de fibres optiques longs de 504 km pour la partie congolaise et 1100km pour la partie gabonaise, clôturant ainsi la première phase de mise en œuvre du projet de dorsale à fibre optique en Afrique centrale, encore appelé Central African Backbone (CAB). Seulement dans cette interconnexion entre les deux, l’ingratitude était au rendez- vous, oubliant de ce fait l’appui financier (58 millions de dollars), de la Banque Mondiale.

« Les deux pays viennent de franchir une étape décisive dans la réalisation de l’intégration régionale numérique. À terme, cela permettra de diversifier leur économie, de créer des emplois et de démocratiser   l’utilisation des technologies et services de l’information et de la communication dans la sous-région », souligne Elisabeth Huybens, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, le Gabon, l’Angola, la Guinée Équatoriale et Sao Tomé & Principe et responsable du Programme d’intégration régionale de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale. « La Banque mondiale est fière d’avoir contribué au financement de ce projet déterminant. »

Initié en avril 2007 par les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), lors du sommet de Ndjamena, au Tchad, le projet Central African Backbone(CAB), vise à favoriser l’intégration sous-régionale et à réduire la facture numérique grâce à des infrastructures terrestres de haut débit à base de fibre optique. L’enjeu est d’augmenter la capacité de liaison numérique entre les 11 pays de la Communauté. La Banque mondiale a financé les principales étapes de ce programme au Cameroun Chad en Centrafrique (CAB1), à Sao Tomé-et-Principe (CAB2), en République du Congo (CAB3), au Gabon (CAB4) et République démocratique du Congo (CAB5).

Débuté au Congo en 2011, le projet CAB est financé à hauteur de 125 millions de dollars dont 20 millions apportés par la Banque mondiale. Il a ensuite été mis en œuvre au Gabon à partir de 2012 pour un coût total de 109 millions de dollars dont 58 millions de la Banque mondiale. Les financements restants ont été mobilisés par les pays respectifs, mais également par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) en République du Congo et en Centrafrique.

D’ici 2020, le projet CAB entend s’élargir à d’autres pays de la sous-région. Il prévoit de raccorder le réseau du Congo à celui du Cameroun et de la Centrafrique d’une part, et le réseau du Gabon, à celui du Cameroun et de la Guinée Équatoriale d’autre part. En augmentant l’offre de services à large bande, en réduisant le coût des services des télécommunications, et en facilitant les échanges de biens et services dans la sous-région, les États de la CEMAC sont déterminés à devenir de véritables hubs régionaux en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC).

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