Immobilier/La location en milieu urbain : cherté ou arnaque ?

Dans les villes du pays, en particulier dans les capitales provinciales, la location immobilière vide les poches des uns et remplit celles des autres.

Le domaine de l’immobilier et plus spécifiquement la location devrait attirer l’attention du ministère de l’habitat, du logement et du cadastre, du ministère de l’Économie, de la prospective et de la programmation, voire celle de la direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCC). Les populations semblent s’être habituées et n’ont peut-être pas le choix que celui de se soumettre aux prix exorbitants que leur proposent des propriétaires véreux. Un appartement d’une chambre avec salon, cuisine, douche est par exemple mis en location pour un montant minimum de 150 000 francs CFA sans les charges en eau et en électricité.

En revanche, les boxes à usages commerciaux et bureautiques iront au-delà de 2 millions de francs CFA la mensualité. Une maison en planche d’un espace de 7 m sur 7, datant d’au moins 20 ans coutera plus chère que deux brouettes neuves, 40 000 francs CFA de frais de loyer et 40 000 francs CFA de caution, l’eau à 5000 francs CFA et l’électricité à 15 000 francs CFA. Au finish, la fameuse 7 m sur 7 reviendrait à 60 000 francs CFA par mois. Tout ceci au profit du bailleur. Ce dernier fixe à sa guise ses prix sans tenir compte des réalités socio-économiques du pays, ni même de la loi gabonaise qui stipule qu’un loyer dont la valeur établie est de 10 millions de francs CFA devrait coûter en moyenne 100 000 francs CFA la mensualité. Qu’a-t-on fait de la grille tarifaire des loyers établie en 2018 par le ministère de l’économie, de la prospection et de la programmation ?

Le ministère chargé de l’habitat doit être regardant dans ce genre de cas et vérifier la qualité du logement et de l’environnement. La Direction générale des impôts tout comme la Commission nationale contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCCEI) ne doivent pas être en reste pour ce qui est de mieux contrôler les prix fixés sur le marché de l’immobilier lorsqu’on sait que la majorité des bailleurs ne payent pas d’impôts. Surtout ceux faisant dans la location de logement.

L’intervention du ministère de l’Intérieur est cruciale afin de mettre de l’ordre dans ce secteur où de nombreux Gabonais sont dépouillés. En effet, cette arnaque à ciel ouvert perturbe et bouleverse leurs droits à satisfaire leurs besoins primaires, en l’occurrence le droit de se loger, de se nourrir, de se vêtir, de se soigner. Or, si on est mal logé ou si le loyer revient très cher par rapport au pouvoir d’achat du Gabonais lambda, sa satisfaction empiétera systématiquement sur d’autres besoins. Alors, on ne pourra ni épargner ni se soigner en cas de maladie.

Rendre la dignité aux Gabonais passe nécessairement  par la satisfaction de leurs besoins primaires.

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