Hommage au Docteur Jean Louis Moubamba, agroéconomiste retraité de la BAD.

Cher Jean Louis, 

Au moment où votre famille vous conduit à votre dernière demeure, sur vos terres de Kango où vous reposerez aux côtés de votre père, la tristesse l’emporte sur tout. Mais pour ceux qui vous ont connu, l’heure est aussi à l’hommage. 

Au-delà de l’hommage qui vient du cœur des vôtres et de l’affection de votre famille inconsolable je garde de l’expert qui a fini sa carrière à l’international, le souvenir d’un professionnel exigeant qui a parachevé ma vocation à servir dans le cadre de la démarche exaltante de la société civile.

En 2013, au plus fort d’une campagne menée par l’ONG Croissance Saine Environnement contre les violations en matière de pollution de l’environnement, l’extension de nos activités et de nos projets nous orientera vers la Banque Africaine et de Développement (BAD).

Au sein de la BAD, vous serez notre principale interface, un véritable tuteur, un guide pointilleux, trois ans durant, dans la mise au point d’un dossier de projet, conforme aux normes de la BAD. Ce laps de temps a été aussi celui d’un accompagnement constant, à toutes les étapes de la vie d’un projet.

Progressivement, la figure familière de mon aîné et compatriote s’est effacée, devant celle du professionnel doublé du pédagogue, soucieux du respect des règles de gestion des projets soumis à la BAD et des financements accordés par cette institution.

J’entends encore cette voix rassurante, dans un mélange d’exhortation et de fermeté, répétant notamment: « chers compatriotes, chers petits frères vous devez comprendre que la BAD est une institution qui a des règles dont les exigences requièrent plus qu’on ne le pense, d’être méticuleux. Vous devez persévérer ».

« Chers petits frères sachez que les Gabonais sont taxés de fainéants, sachez que les Gabonais sont taxés de manquer de rigueur, mais démontrez que vous ferez la différence ». « Chers petits frères l’argent de la BAD c’est l’argent de la BAD, même 5 francs envoie quelqu’un en prison»

Se placer sous vos conseils, c’est être à l’école de l’écoute; c’est apprendre à déjouer les pièges du laxisme dans la gestion; c’est découvrir les ressources propres à forger l’autonomie nécessaire à la fois à la réussite d’un projet, mais aussi au bon fonctionnement d’une ONG.

Vous aviez encore tant à donner autour de vous. Le meilleur hommage à votre mémoire sera de faire vivre ce que vous nous avez transmis.

Adieu l’agroéconomiste ! Adieu le pasteur ! Adieu l’aîné !

Reposez en paix.

Paul Essonne

Journaliste

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