En provenance du Gabon vers le XIX siècle, un masque fang a été vendu le samedi 26 mars dernier pour 4, 2 millions d’euros (sans frais) ce qui représente plus de 27 milliards de francs CFA. C’est un masque en bois sculpté, haut de 55 centimètres. Un objet très rarissime car il n’en existe qu’une dizaine de ce type dans le monde, selon l’expert de la vente.
Le masque a été acquis par téléphone à un prix qui devance largement l’estimation initiale, qui était de 300 000 à 400 000 euros selon le commissaire-priseur de la vente. Ce masque volé lors de la colonie par les colons vaut plus de dix tableaux de Léonard de Vinci. Cette vente s’est déroulée à Montpellier en France, en présence de quelques Gabonais mécontents, et qui réclamant la restitution de l’œuvre d’art vers le Gabon. Ces derniers ont juré de porter plainte tout en récupérant l’objet qui représente un patrimoine non seulement pour la communauté Fang en particulier mais pour le Gabon en général.
Ce bien mal acquis colonial qui appartenait à la société secrète du Ngil selon le commissaire-priseur, a été collecté vers 1917 par le gouverneur colonial français René-Victor Edward Maurice Fournier, certainement lors d’une tournée au Gabon. Retrouvé dans un grenier par ses descendants, au moment de la vente d’une propriété familiale, dans le sud-ouest de la France, malheureusement il se retrouve dans les mains de celui-là qui ne connait pas comment fonctionnait la société secrète Ngil.
Il est important qu’un cadre juridique empêche que des transactions de type ventes aux enchères ne soient faites pour ces œuvres. Aujourd’hui, il est question de sensibiliser les uns et les autres à jouer pleinement leur rôle à un moment déterminant de leur histoire, dans le domaine de la culture et de la connaissance de soi. La question de la restitution est centrale, morale, politique et philosophique. Le Gabon regorge l’une des plus grande réserve de croissance et notamment humaine. Donc il est important pour les populations Fang de se redéfinir autour de ce patrimoine culturel fondamental.
Les autorités gabonaises gagneraient à réagir avant qu’il ne soit trop tard, sauf si ces derniers sont complices.