Gabon : Guidat Fabrice DG de Gabon Autosur, interpellé par la CGPMEI, sur la disparition de 245 millions de francs CFA.

Au plus fort de la crise entre la direction générale des transports terrestres (DGTT) et Gabon Autosur, un dossier brûlant est apparu sur la table du DGTT Anatole Kabounou Onkoni. Il s’agit des soit-disant sommes versées par Guidat Fabrice à Anatole Kabounou Onkoni au titre des redevances de l’ordre de plus de 245 millions de francs CFA.

Dans cette affaire, Guidat Fabrice demande des comptes à Anatole Kabounou Onkoni DGTT au mois de juillet 2021, sur la destination des sommes qu’il aurait prétendument versés régulièrement pendant des années et qui ne se retrouvent pas dans les comptes du trésor public. Ce qui fait penser à un détournement desdites sommes à titre personnel. Mais ne voulant pas porter le chapeau de ce qui s’apparente inévitablement à un scandale, Guidat Fabrice aurait tout simplement porté plainte pour ces sommes introuvables. Dans la foulée, de nombreux articles ont circulé sur la toile mettant en cause le DGTT dans cette affaire. Mais il y a quelques semaines, un conflit éclate entre le président de la CHPMEI Emmanuel Zué et le patron de son ancien complice Guidat Fabrice au sujet de la disparition de cet argent. Le président de la CGPMEI, dans un élan patriotique a demandé au sieur Joseph Tripodi de tout faire pour éclaircir la disparition d’une somme d’argent public aussi importante. Cette attitude du président Emmanuel Zué n’aurait pas plu au sieur Guidat Fabrice, qui aurait contre toute attente envoyé un courrier à son ami d’hier, lui intimant l’ordre de ne plus parler au nom de Gabon Autosur. C’est cette réaction surprenante de Guidat Fabrice, qui fait désormais dire au président de la CHPMEI que le DG de Gabon Autosur est certainement bien plus informé sur la disparition de cet argent et qu’Anatole Kabounou Onkoni et Joseph Tripodi ne seraient peut-être que des victimes dans cette obscure affaire.

C’est désormais à coups de massue que les deux amis d’hier se livrent une guerre sans merci. Emmanuel Zué le président de la confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) au nom de la société civile, demande des comptes à son ami d’hier Guidat Fabrice, sur la gestion des 245 millions retirés des caisses de Gabon Autosur pour soi-disant payer la redevance des contrôles techniques. Il faut savoir que les centres de contrôles techniques sont liés à l’Etat gabonais via le ministère des Transports par une convention. L’Etat par cette convention cède ainsi aux centres de contrôles techniques les services publics de visites techniques et de la pose des plaques d’immatriculation. En contrepartie de cette concession, les centres de contrôles techniques reversent périodiquement des redevances dans les comptes du trésor public des montants en fonction du nombre de véhicules contrôlés et immatriculés. Cette redevance est directement versée dans les comptes du trésor public dans la direction générale des transports terrestres (DGTT). Cela fonctionne ainsi depuis la privatisation des services des contrôles techniques et de la pose des plaques en 1996, à travers la première société qui s’était installé dans ce secteur, notamment Autobilan Agréé. En prenant du service, en 2005, Gabon Autosur, s’est également plié à cette exigence contractuelle.

« Je pense que Guidat Fabrice ne mesure pas la gravité de cette flagrante, scandaleuse et obscure situation. Il ne s’agit pas de la disparition d’une somme de 200.000 FCFA ou d’une somme de 2.000.000 FCFA, on parle de 245 millions qui aurait du être dans les caisses de l’Etat, mais qui n’y apparaissent dans aucune écriture comptable publique. C’est d’ailleurs lui-même qui soulève le problème sous mes conseils. C’est de l’argent public, l’argent des contribuables. Des populations c’est-à-dire des entrepreneurs, des fonctionnaires et des personnes lambda qui se sont acquittés à de leurs obligations de visites techniques et de pose de plaques d’immatriculation. Cet argent n’est donc pas celui de Gabon Autosur, mais c’est de tous les assujettis à la loi rendant obligatoire les contrôles en République Gabonaise. Cette situation s’explique mal alors que nous venons de passer deux ans à traiter les responsables du ministère des Transports de détourneur de fonds publics.

Alors que je pensais que cet acte était l’œuvre de monsieur Tripodi, le courrier de Fabrice Guidat qui m’interdit désormais de m’exprimer au nom de Gabon Autosur me conduit désormais à m’interroger sur le rôle de ce dernier dans cette affaire. Ni monsieur Anatole Kabounou Onkoni le directeur général des transports terrestres ne s’est permis de m’adresser des réprimandes pour mes réactions dans la presse à ce sujet, ni monsieur Tripodi, n’a pris le risque de s’adresser à moi sur ce ton. La question est donc, de savoir ce qui peut bien inquiéter Fabrice Guidat. L’argent qu’il dit avoir versé à la DGTT n’est jamais arrivé au trésor public. Monsieur Anatole Kabounou Onkoni n’a également jamais reçu à mains propres cet argent. Anatole Kabounou Onkoni le DGTT raison de dire qu’il n’a jamais touché un seul rond des mains de Fabrice Guidat. Toutes les fois que j’ai posé ce problème à Guidat Fabrice, il m’a effectivement toujours dit avoir transmis ces sommes aux collaborateurs du DGTT et non au DGTT lui-même. Guidat Fabrice avec sa forte expérience dans la gestion de Gabon Autosur pouvait-il ignorer la différence entre une quittance du trésor payée dans une caisse du trésor public et une quittance de versement payée auprès d’un chargé d’études du DGTT. Monsieur Guidat Fabrice peut-il expliquer pourquoi il lui a fallu plusieurs années et une accumulation de sommes, pour se rendre compte que l’argent qu’il prenait chaque trimestre pour aller verser entre les mains du chargé d’études du DGTT sans quittance du trésor public, constituait un risque pour l’entreprise dont il avait la charge ? Je pense désormais qu’il y a beaucoup de non-dits de la part de Guidat Fabrice, surtout quand on considère sa réaction à mon égard dans cette affaire. Je peux le dire, Anatole Kabounou Onkoni et Tripodi sont peut-être des victimes de ce dernier. Monsieur Guidat Fabrice connaît bien la signature de Guidat Fabrice. Pourquoi, dès les premiers reçus qui lui ont été délivrés, il n’a pas compris que ce n’est pas Anatole Kabounou Onkoni le DGTT qui signait ces reçus, et qu’en cas de litige comme maintenant cela pouvait lui porter préjudice ? Voilà autant de questions auxquelles Guidat Fabrice va devoir répondre auprès des plus hautes autorités, car il s’agit d’un détournement de fonds publics entre lui et le secrétariat du DGTT, vu que l’argent est bien sorti des caisses de Gabon Autosur » déclare Emmanuel Zué.

Dans le courrier adressé par Guidat Fabrice au DGTT, il apparaît que les sommes qui font l’objet de querelles, partent de la période de 2016 à 2020, soit 5 ans. Cette période correspondant au mandat de plein pouvoir de gestion qui fût accordé à Guidat Fabrice  par Joseph Tripodi. Donc, il ne peut être que le seul responsable de ces malversations. De plus, Anatole Kabounou Onkoni n’a été nommé qu’en septembre 2017. En quoi peut-il répondre des actes posés par ses prédécesseurs ? Comment expliquer que ce soit le commissaire aux comptes de Gabon Autosur qui signale au sieur Guidat Fabrice, les soupçons de malversations constatées à travers les quittances et autres ? Toute situation qui démontre la légèreté avec laquelle Guidat Fabrice a géré cette société et doit être seul à répondre de ses actes, car nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes.

Paul Essonne

Journaliste

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