Il y a de quoi être sidéré de voir que seuls, 24 Partis politiques de l’opposition sur 39 ont décidé de prendre des décisions, au cours d’une réunion ce mercredi 1er février 2023 au siège du Parti Social Démocrate (PSD) de Pierre-Claver Maganga Moussavou, sis dans le 1er arrondissement de Libreville. Ils ont proposé de poursuivre la recherche d’une tête de liste, le jeudi 2 février 2023. L’union n’est donc visiblement plus le maître mot au sein de l’opposition gabonaise.
À quoi sert l’opposition ? La question peut paraître provocatrice tant il est évident qu’une opposition politique est essentielle en démocratie. On reproche à l’opposition politique gabonaise tout d’abord son manque de sincérité et ses efforts de séduction, puis sa corruption, son hypocrisie. De plus, sa double incapacité, d’une part à représenter les électeurs à son image, et d’autre part à animer un modèle de comportements et de valeurs alternatif par rapport à sa perception de la société gabonaise, qui fait de celle-ci la figure incarnée de la crise de confiance politique. Car, l’adhésion à l’opposition gabonaise s’accompagne d’une insatisfaction profonde et largement partagée quant à son exercice pratique. Le choix électoral est jugé ardu et l’information défaillante, car il est difficile de connaître l’ensemble de son offre électorale. Au-delà de la difficulté technique et politique à s’orienter parmi les programmes, les membres de l’opposition sont tenus en suspicion. Les Gabonais ont le sentiment de faire des choix contraints. Rappelons qu’en l’espace de quelques mois, la dégradation du moral des Gabonais est patente. Ils se disent aujourd’hui gagnées par la méfiance et le sentiment de morosité.
En effet, la démocratie nécessite une relation dynamique qui exige un projet de transformation sociale pour susciter l’adhésion et la conviction. C’est ce projet qui fait aujourd’hui défaut et qui génère la défiance de l’opposition politique gabonaise. Contrairement aux espoirs des populations, l’opposition n’a pas permis d’enrayer la progression de la défiance, tout au moins de la défiance vis-à-vis du pouvoir en place. Visiblement, les responsables politiques de l’opposition ne se préoccupent pas des populations. L’on aurait pu penser que l’approche de la présidentielle, ferait baisser ce sentiment. Il n’en est rien. Toutefois, l’opposition sert aussi à autre chose : préparer l’alternance et donc se préparer à gouverner demain. L’opposition gabonaise doit être à la hauteur de ce défi. L’alternance témoigne de la vitalité d’une démocratie pluraliste. Et le débat en est le sel. Finalement, ce qui renforce l’expression de l’opposition gabonaise renforce la démocratie, et ce qui l’affaiblit devrait inquiéter tous les populations. On peut donc être légitimement préoccupé par la situation de l’opposition politique au Gabon.
Aussi, à quelques mois de la présidentielle de 2023, il n’y a pour l’instant plus d’opposition. Cependant, l’idée de constituer des nouvelles plateformes n’est pas exclue. Il faut maintenant que l’opposition prenne sa décision.