Gabon : Les tenants du pouvoir sont-ils responsable du détournement de l’argent du pétrole ?

« L’argent du pétrole se trouve dans les poches de nos dirigeants » affirmait Maître Louis Agondjo Okawé, l’ancien président du Parti Gabonais du Peuple (PGP) un parti de l’opposition en répondant à la question d’un journaliste de France 2, nous sommes là en 1990, l’année de l’avènement de la démocratie au Gabon.

Pour Maître Louis Agondjé Okawé, « si les richesses du Gabon étaient bien gérées je pense que chaque Gabonais n’allait pas payer les impôts ». Chaque Gabonais devrait vivre des richesses du sol et du sous-sol, malheureusement cela n’est pas le cas. Même les assises sociales d’Angondjé qualifiées de capitales pour la mise en œuvre de la stratégie d’investissement humain au Gabon tenues du 26 au 27 avril 2014 n’auraient été qu’un feu de paille.

Il est difficile de trouver des solutions à la réduction de la pauvreté et au développement du capital humain au Gabon, parce que les autorités seraient des ventrocrates. Le phénomène de précarité gagne du terrain chaque jour, il suffit de se rendre à la décharge publique de Mindoubé dans le 5ème arrondissement de la commune de Libreville et découvrir le spectacle désolant de nombreux Gabonais et particulièrement les enfants contraints de fouiller les poubelles pour survivre.

Où en est-on de la vision de la prospérité partagée d’Ali Bongo Ondimba, qui n’est rien d’autre que le partage équitable des fruits de la croissance pour améliorer les conditions de vie des populations ? A la place, les populations assistent à la tentative de corruption du ministre du pétrole qui a tenté de corrompre le Premier ministre avec une mallette d’argent. Comment comprendre que Francis Nkéa parle de tolérance zéro dans la lutte contre l’enrichissement illicite alors qu’au sein du gouvernement cette pratique est largement rependue auprès de ses collègues ministres, des exemples ne manquent pas en ce qui concerne les détournements dans l’administration publique.

Seulement il y a ce que l’on appelle les uns et les autres. Que dire par exemple de Liban Souleymane, de Maixent Accrombessi, venu au Gabon pour s’en mettre plein les poches et par la suite se moquer du pays qui leur a tout donné.

Malgré son ambition et son engagement à lutter contre la pauvreté à travers sa décision du 29 janvier 2014, pour un nouveau pacte social, Ali Bongo Ondimba est toujours victime d’opportunistes en quête d’argent facile plombant des perspectives radieuses. Le Président de la République devrait pourtant le savoir à chaque fois qu’il nomme des personnes à des prestigieuses fonctions.

Au Gabon, la corruption est érigée en précepte dans lequel tu ne peux nullement être inquiété à condition d’appartenir à la famille présidentielle, au Parti démocratique gabonais (PDG) ou à l’entourage d’Ali Bongo lui-même. Que dire de la suspension de la bourse au 1er et second cycle dans les lycées et collèges du Gabon, depuis pratiquement six ans ? C’est le ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la culture et des sports de l’époque Séraphin Moundounga, et proche collaborateur d’Ali Bongo Ondimba, qui avec ses réformes, est venue tout chambouler. Pourtant cette bourse de 24 000 francs CFA par trimestre  était considérée comme une répartition des richesses du pays, et certains élèves redoublaient d’efforts pour l’obtenir à nouveau. A posteriori, cette suspension de bourse serait à l’origine des dérapages que l’on observe dans certains établissements de la capitale et de l’arrière-pays.

Aujourd’hui, les Gabonais attendent l’amélioration de leurs conditions de vie à partir des richesses que procurent le sol et le sous-sol du pays.

Paul Essonne

Journaliste

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