Gabon : « Les déclarations ne sortiront pas Jean Remy Yama de la prison, il faut agir vite ! » affirme un enseignant.

« Depuis son interpellation et sa mise sous mandat de dépôt, force est de constater que plusieurs organisations syndicales font des déclarations à gauche et à droite pour demander la libération de Jean Remy Yama. Mais comment faire face à un pouvoir qui veut en découdre coûte que coûte avec un leader syndical qui donne du fil à retordre au gouvernement ? Il va bien falloir faire plus que cela » souligne l’enseignant P M.  

Pour l’enseignant cette démarche est certes salutaire, mais il va falloir redoubler d’efforts pour que Jean Remy Yama recouvre la liberté très rapidement vue son état de santé, de peur qu’il décède dans ce milieu carcéral, comme des personnalités avant lui. En gros, il s’agira de mettre en place une véritable stratégie pour contraindre le pouvoir à libérer le syndicaliste qui séjourne à la prison centrale de Libreville pour une affaire de logement ou de terrain dont les bénéficiaires sont les enseignants-chercheurs. Pourtant, le dossier avait été classé sans suite à l’époque par le procureur de la République après avoir reçu Jean Remy Yama selon son avocat.

L’enseignant propose comme stratégie « une nouvelle paralysie du système éducatif gabonais, jusqu’à la libération de Jean Remy Yama ». Pour ce dernier, l’affaire en bandit se règle en bandit.

L’interpellation de Jean Remy Yama comme un vulgaire bandit à l’aéroport de Libreville, puis au tribunal suivi de la prison centrale est la marque d’une mafia savamment orchestrée. Les enquêteurs comme le procureur ont connu des changements jusqu’à ce que Jean Remy Yama soit jeté en prison.

Pour l’avocat, dans le fonds son client ne peut pas répondre des affaires qui ont déjà fait l’objet d’un classement sans suite, et des faits qui ne sont pas de nature à engager sa responsabilité pénale. Il s’agit de l’entreprise Serpentin pour laquelle il n’est pas le seul administrateur. Ils sont deux gérants. Pourquoi  choisir Mr Yama comme responsable de détournement non avéré et le mettre sous mandat de dépôt ? Ce n’est pas justifié, d’autant plus que le procureur s’était rendu compte qu’il ne s’agissait pas d’une escroquerie comme l’avait affirmé l’un des plaignants Mr Lekogo qui a porté plainte pour escroquerie et abus de confiance. D’ailleurs, une expertise a été faite révélant que Mr Lekogo avait versé effectivement 40 millions de francs CFA à la SCI Serpentin, et que ce dernier a bénéficié d’une maison inachevée. De plus, ladite expertise a révélé que les dépenses effectuées pour cette maison avoisinaient les 35 millions de francs CFA. Ainsi, s’il y a un différentiel de 5 millions de francs CFA il appartient à Mr Lekogo de s’adresser à la SCI Serpentin pour se faire rembourser.

En clair, Jean Remy Yama ne peut pas répondre à titre personnel des dettes de la SCI Serpentin dans cette affaire civile/commerciale. Pourquoi Mr Lekogo s’obstine à réagir comme s’il n’avait pas bénéficié de la maison ? Y a-t-il une main invisible derrière Mr Lekogo pour régler des comptes à Jean Remy Yama ? Les jours à venir nous édifierons davantage.

Paul Essonne

Journaliste

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