Entre les Gabonais et les forces de l’ordre, ce n’est pas tout à fait la brouille, mais cela ressemble déjà à une grosse bouderie. Comme le révèle le sondage réalisé par le réseau panafricain de recherche par sondage Afrobarometer et le Centre d’études et de recherche en géosciences politiques et prospective (Cergep), le regard porté sur les hommes et les femmes des corps habillés par leurs concitoyens s’est fait de moins en moins indulgent ces derniers mois. Interrogés sur le sentiment que leur inspirent les forces de l’ordre, les sondés ne sont plus que 7 % à exprimer leur « confiance ». Un niveau qui n’avait jamais été aussi faible.
Plus préoccupant encore : ils sont 45 % à ne pas du tout faire confiance aux agents des forces de l’ordre et 66 % estiment que « la plupart » ou « tous » les policiers et gendarmes sont impliqués dans des affaires de corruption. Signe que l’heure est grave et que le sommet de l’Etat s’inquiète des répercussions que peuvent avoir ce manque de confiance sur l’opinion publique. Car, la défiance est en train de s’enraciner.
Tout cela repose la question du lien de confiance entre les forces de l’ordre et les citoyens, socle fondamentale de notre démocratie. A partir du moment où il y a une crise de confiance entre police et société, il y a la nécessité d’avoir des actions symboliques, qui visent à un rapprochement ou du moins une plus grande transparence du Président de la République Ali Bongo Ondimba.