Gabon : « Le pouvoir va procéder à une énième modification constitutionnelle » affirme Petit-Lambert Ovono.

Un projet de Loi portant modification de la constitution a été envoyé hier 15 mars 2023 à la commission des Lois et des affaires administratives de l’assemblée nationale. Il sera porté par Alain-Claude Bilie By Nze lui-même.

Il est à remarquer que c’est au milieu du deuil national que le gouvernement d’Alain Claude Bilie By Nze choisit d’aller déposer le projet de Loi de modification constitutionnelle, une preuve de plus que ce n’est point l’intérêt national qui compte pour eux, mais la conservation du pouvoir.

Où est l’urgence pour ne pas respecter le deuil décrété par eux-mêmes?

Inutile d’attendre quoique ce soit comme amendements des députés. Ce projet va purement et simplement être validé comme une lettre à la poste, et les conclusions auxquelles sont parvenus les représentants du PDG et leurs nouveaux amis s’imposer au peuple sans son accord.

Les envolées lyriques du député de Les Démocrates, parti de Guy Nzouba Ndama ne sont plus attendues, le porteur ayant perdu toute crédibilité dans cette affaire de concertation. Il lui est reproché d’avoir tourné le dos à l’objet annoncé de cette concertation et de s’être plutôt embarqué dans la train de la provocation des lendemains non apaisés des élections.

Si Akure Davain, puisqu’il s’agit de lui, n’a pas pu rétorquer à Bilie By Nze que tous les gabonais se relayaient pour le développement du Gabon et que cela n’est point une affaire de parti politique, ce n’est pas au moment où une grande franche de l’opposition et de la population pense qu’il a été roulé dans la farine par Alain-Claude qu’il peut s’aventurer à froisser ses nouveaux amis.

Une chose est sûre, le but de la concertation a été dévié et le député Davain Akure s’est laissé tromper comme un débutant.

Peut-il encore renverser la partie?

Le Gabon a la réputation de modifier sa constitution pour les seuls intérêts du pouvoir régnant. L’histoire interrogerait les vivants pour savoir pourquoi la chambre des députés n’avait pas été baptisée Assemblée du PDG pour coller à la réalité, car cette assemblée n’a jamais reflété la volonté du peuple. En tout cas, elle est loin de représenter l’opinion de la majorité des gabonais; et ce n’est pas son pendant, la cour constitutionnelle non élue, qui retoquerait ses décisions.

Pour finir, il faut reconnaître qu’il est même devenu honteux de se réclamer gabonais dans le monde devant le spectacle de triturage du texte sensé être celui du vivre ensemble.

On va encore faire comment?

Epsilon est là.

Petit- Lambert Ovono, évaluateur certifié des politiques publiques, président de SOGEVAL

 

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