Gabon : Le message fort de la justice Gabonaise à Lee White.

Le Mardi 24 mai 2022, sera désormais une date historique dans la vie publique du Gabonais d’origine Britannique confortablement installé au septième étage de l’immeuble des Eaux et Forêts, surpris par la mise sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville, du directeur général des Forêts (DGF) Ghislain Moussavou.

L’homme qui était passé maître dans l’art du mépris des lois et règles de gestion de l’administration forestière n’avait de temps, le respect et la considération pour personne. Seuls ses amis et ceux de son ministre pouvaient prétendre à quoi que ce soit dans son administration. Il lui arrivait de temps en temps d’avoir de la compassion et distribuait des miettes de travail à quelques exploitants Gabonais. Mais ceux-là qui pouvaient bénéficier de ses largesses se comptaient du bout des doigts.

Selon certaines langues qui se délient, il lui arrivait de s’opposer à une décision que le ministre avait prise et de remettre en cause des instructions signées du ministre. Ce qui conduisait de nombreux acteurs  à penser qu’ils existaient des liens très occultes entre le ministre Lee White et Ghislain Moussavou son DGF. Longtemps de nombreux observateurs et acteurs en sont arrivés à la conclusion qu’il valait mieux avoir les faveurs de Ghislain Moussavou, que celles du ministre Lee White pour travailler en toute quiétude dans le secteur forestier.

Insensible et moqueur devant les revendications des grévistes du ministère, méprisant, médisant et comploteur contre les exploitants forestiers. Calculateur et immaculé face aux plus hautes autorités de la république, ainsi roulait Ghislain Moussavou, le directeur général des Forêts depuis 3 ans, sous le regard protecteur de Lee White son mentor. Ce mardi 24 mai 2022, a donc inévitablement surpris et déstabilisé tout le 5ème et 7ème étage de l’immeuble des Eaux et Forêts. Rassuré de l’impunité par le parquet de Libreville depuis trois ans, c’est contre toute attente que Ghislain Moussavou est rappelé vers 16h par le juge d’instruction alors qu’il avait déjà été mis en liberté par le procureur de la république aux alentours de 12h. C’est à l’issue de cette confrontation face au juge d’instruction, que Ghislain Moussavou apprendra sa mise sous mandat de dépôt à 21h, alors que Lee White était déjà rassuré que son protégé allait dormir dans les draps douillets de sa luxueuse villa. La déchéance de celui qui apparaît comme le bourreau des exploitants forestiers nationaux est un signe fort de la justice gabonaise envoyé à Lee White qui se pensait désormais au-dessus de toutes les lois.

Mais la question profonde est celle de savoir si c’est véritablement la justice gabonaise qui envoie un message à l’impétueux Lee White, ou c’est la présidence de la république qui ne cautionne plus les dérives et les abus du fils adoptif l’Ogooué-Ivindo ? Doit-on croire que les plaintes des forestiers gabonais et étrangers ont fini par conduire le Chef de l’Etat Gabonais à changer de position à l’égard de Lee White. Tout porte à croire que c’est désormais le cas, car pour parvenir à un tel imbroglio dans la journée du mardi 24 mai dernier entre le parquet et le cabinet du juge d’instruction, seules les instructions du palais du bord de mer peuvent en être capables, et créer ainsi la surprise générale. Même Lee White a été le premier surpris, par le revirement de la justice. Il ne fait donc l’ombre d’aucun doute que les jours de l’équipe du 7 ème étage de Lee White sont comptés, car dans cette mafia, Ghislain Moussavou a toujours été couvert par le conseiller juridique du ministre de Lee White, qui par ses tournures juridiques, savait contourner la loi en faveur de leurs pratiques mafieuses.

Toutes les affaires qui conduisent Ghislain Moussavou derrière les barreaux à sans famille ont été structurées par le puissant et farfelu conseiller juridique. Les effets de la plainte objet de l’incarcération de Ghislain Moussavou devraient avoir une suite dans l’entourage du 7 ème étage. L’heure est venue pour les exploitants forestiers nationaux qui peinent depuis trois ans de comprendre que les plus hautes autorités de la république ont fait le choix de prendre en compte leurs lamentations et leurs aspirations.

Le ministre Lee White gagnerait à faire profil bas et lancer des discussions constructives avec ces partenaires au développement qui attendent depuis trop longtemps un signe d’apaisement pour reprendre leur travail en toute quiétude au risque de retrouver Ghislain Moussavou à la prison centrale de Libreville.

Paul Essonne

Journaliste

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