Le 1324, c’est le numéro vert dédié au signalement et à la prise en charge des maladies mentales. Cette initiative du ministère de la santé et des Affaires sociales est mise en place pour que les populations ne se tournent plus vers les tradipraticiens en considérant qu’ils sont « la seule option face aux maladies mentales ».
« La notion de santé mentale a encore du mal aujourd’hui à trouver sa place sur le continent africain », écrit Florian Kastler dans son œuvre intitulée La santé mentale en Afrique : un défi oublié ou une réponse institutionnelle inadaptée ?, paru en 2011. Au Gabon, le constat est le même, 11 ans après la publication de cet ouvrage. Pourtant, les maladies mentales affectent aussi bien les pays développés que les États en développement et pauvres dans le monde, en particulier en Afrique.
Confronté au développement des pathologies mentales à cause de nombreuses crises politiques, sanitaires, économiques et sociales et surtout au recours presque systématique aux tradipraticiens donc au rôle prépondérant de la médecine traditionnelle, le gouvernement par le ministère de la Santé et des Affaires sociales a décidé d’apporter une alternative. Sa réponse à la prolifération des malades mentaux dans les rues de Libreville et aux traitements traditionnels est la mise en place d’une cellule d’écoute qui a la mission d’aider les familles et les amis des personnes souffrantes à avoir une bonne prise en charge dans une structure hospitalière spécialisées.
Cette cellule disponible tous les jours de la semaine et 24h/24 possède un numéro vert (gratuit) le 1324 joignable à partir d’un téléphone fixe ou mobile depuis le 27 mars 2022. Elle va recueillir les demandes d’assistance. Ainsi, le ministère de la Santé ne préconise pas une solution associant la médecine moderne à la médecine traditionnelle, cette dernière ne constituant pas une option pour le patron de la santé au Gabon.
« La médecine traditionnelle semble être la seule option face aux maladies mentales. Aujourd’hui, mettons un terme à cette croyance en contactant le 1324.» C’est le message diffusé sur Twitter le 3 mai par la communication du gouvernement et partagé par ses partenaires dont la représentation au Gabon de l’Organisation mondiale de la santé.
Le ministère dirigé par Dr Guy Patrick Obiang Ndong appelle donc à un changement de paradigme avec cette cellule à la disposition des populations. Ce service vient appuyer l’opération de transfert des malades mentaux visibles chaque jour dans les quartiers de la capitale du Gabon. Ce programme, en cours depuis 2020, vise le traitement et le renvoi des personnes après guérison dans leurs familles. Le programme salué par les populations est limité en grande partie par la faible capacité d’accueil de l’unique centre psychiatrique de Melen.