Gabon : La CEEAC et l’AFD explorent les pistes propices au renforcement de leur coopération

Le Commissaire en charge de l’Environnement, des Ressources Naturelles, de l’Agriculture et du Développement Rural (DERNADR), Docteur Honoré TABUNA, a reçu le mercredi 19 Octobre dernier, au siège de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale(CEEAC), une délégation de l’Agence Française de Développement (AFD)conduite par son Directeur régional pour l’Afrique centrale basé à Douala au Cameroun, Monsieur François Jacquet.

L’objet de la visite était d’explorer le domaine de coopération entre l’AFD et la CEEAC, et notamment dans le cadre du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) et de l’Initiative pour les Forêts de l’Afrique Centrale (CAFI) en termes d’opportunités de financement pour la CEEAC.

La facilitation du PFBC étant assurée par la France en collaboration avec la République Gabonaise, à la suite de celle de l’Allemagne. L’intervention de l’AFD devant être en phase avec les axes du plan stratégique de la CEEAC pour la période allant de 2021 à 2025 se déclinant au niveau des documents éponymes nationaux.

Au cours de son intervention, le Commissaire TABUNA a fait un état des lieux de la CEEAC depuis la réforme institutionnelle et notamment les différents Départements structurant, leurs cadres organiques, et plus particulièrement celui qu’il dirige et qui est en charge du PFBC et du CAFI.

C’est une institution qui a redémarré le 1er Septembre 2020 et qui s’est donnée pour ambitions et parmi tant d’autres, de fournir les services écosystémiques à ses populations. Il s’agit particulièrement de : La fourniture d’eau et d’électricité, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, etc.

Le Commissaire a surtout mis l’accent sur certains éléments du cadre institutionnel de la CEEAC qui concernent son domaine de compétence. Il a cité la Commission des Forêts de l’Afrique Centrale (COMIFAC), la Conférence des Ecosystèmes des Forêts Denses et Humides de l’Afrique Centrale (CEFDHAC), le Réseau des Organisations de la Société Civile pour l’Économie Verte en Afrique Centrale (ROSCEVAC) et bien d’autres réseaux qui concourent au : Développement du système de l’économie verte avec la mise en place du Fonds Vert pour le Climat en Afrique Centrale ; Développement du système de l’économie bleue avec le fonds y afférent ; Éco Sécurité en Afrique Centrale avec l’appui de l’Office des Nations unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) dans le cadre de la lutte contre le braconnage, la déforestation, etc.

Pour y parvenir, la CEEAC a besoin du leadership de ses Etats membres, des Champions, des Ambassadeurs de bonne volonté, et une forte mobilisation des ressources humaines et financières pour concevoir et mettre en œuvre les Programmes permanents dans tous les domaines d’activités et parmi lesquels celui de l’économie du carbone.

Concernant ce dernier domaine, il est à noter qu’il y a très peu d’expertise dans la sous-région pour accompagner nos Etats membres à faire de l’économie du carbone, une source de revenus pour leur développement. Les Etats ne disposent ni de scientifiques chevronnés pour faciliter la bonne compréhension et une meilleure vulgarisation de ce concept au niveau de toutes les couches de la population, ni d’économètres pour le modéliser et encore moins d’experts pouvant facturer ce service et faire rentrer les devises dans les caisses de nos Etats. Bref, la CEEAC et ses Etats membres ne sont pas encore outillés pour bien maitriser ce concept, et d’en faire un levier pour le développement de la région. Par conséquent, il y a un grand besoin de renforcement des capacités dans ce domaine.

De manière générale, depuis l’avènement du PFBC à Johannesburg en Afrique du Sud en 2002, et pour mieux assurer la gouvernance des forêts du bassin du Congo, la CEEAC et ses partenaires et en particulier le PFBC, se sont partagés les rôles et responsabilités.

Ainsi, la CEEAC est en charge de la coordination générale de toutes les activités qui s’opèrent dans le domaine forestier. Elle fédère et coordonne le dialogue entre tous les acteurs, toutes les parties prenantes opérant dans cet espace y compris les structures en charge de l’exploitation minière, gazière et pétrolière.

Le PFBC de son côté, fera le nécessaire pour renforcer les plans de convergences des Etats pour la préservation des forêts et la biodiversité ainsi que la mobilisation et la mise à disposition des ressources financières permettant le financement des projets et programmes pour l’atteintes des objectifs y afférents.

La Délégation de l’AFD a pris acte de toutes les déclarations du Commissaire TABUNA et l’engagement d’en tenir compte dans ses offres de financements à venir dans le cadre de la gestion de son portefeuille.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *