Gabon/Fête de l’indépendance : un moment critique pour le débat.

A l’occasion de ce 61 ème anniversaire, les sentiments sont mitigés dans le pays. Les tenants du pouvoir comme les opposants se préparent-ils  à une nouvelle controverse ce 17 aout, 61 ans après l’indépendance du pays ?

En effet, après 61 ans d’indépendance, le Gabon traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire avec la crise sanitaire du Covid-19 et celle politique avec les ralliements de pacotille au parti au pouvoir le Parti démocratique gabonais (PDG). Parmi les premiers pays africains indépendants en 1960, le Gabon n’a connu jusqu’ici que trois chefs d’Etat dont un intérimaire respectivement : Léon Mba, le père de l’indépendance, Rose Francine Rogombe et Ali Bongo Ondimba (62 ans), l’actuel Président qui dirige le pays depuis 12 ans.

Pour rappel, la proclamation de l’indépendance constitue l’acte fondateur du Gabon issu de la colonisation et c’est tout naturellement dans la capitale Libreville que se déroulèrent les plus importantes manifestations marquant cet événement, bien que de nombreuses villes de l’arrière pays aient eu à cœur de la fêter. Cette célébration offre le double aspect d’une rupture symbolique avec la colonisation, et d’une acceptation de son héritage prouvée par l’adoption du décorum français. Elle traduit également une symbiose entre les aspects exogènes contenus dans les programmes officiels et les traits culturels endogènes émanant de la population.

Aujourd’hui, force est de constater qu’en multipliant les arrestations de manifestants et d’opposants, et en déployant massivement la police dans les rues de la capitale, le pouvoir semble lui aussi avoir pris conscience qu’une mobilisation massive pourrait contrecarrer fortement sa feuille de route et par ricochet l’organisation de l’élection présidentielle en 2023 sous son contrôle.

Mais pour le pouvoir comme pour l’opposition, tout va dépendre du niveau de mobilisation des Gabonais.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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