Aujourd’hui, l’élection présidentielle est devenue un scrutin uninominal majoritaire à un tour et le futur chef de l’État sera élu à la majorité relative. Le candidat ayant obtenu le plus de voix, et non au moins 50 % des suffrages exprimés, remportera ainsi l’élection.
Pour rappel, ce mode de scrutin a été mis en place après la révision de la Constitution qui détermine le mode d’élection du Président de la République. Un projet soumis au Parlement (Assemblée nationale et Sénat) convoqué en Congrès par le Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba. Mais force est de constater que son principal avantage, c’est que ce système électoral est le plus simple à comprendre. L’élection présidentielle à un tour est l’occasion pour les partis politiques de réfléchir autrement et une opportunité de créer des unions. En principe, cela devrait favoriser l’opposition. De plus, la mise en place de ce scrutin à un tour modifie l’offre électorale, mais, rien n’oblige les candidats à le faire.
En revanche, le scrutin uninominal majoritaire à un tour est encore plus brutal que le scrutin majoritaire à deux tours. En l’utilisant, il pourrait être difficile de dégager une majorité suffisante pour légitimer la victoire d’un candidat. Celui-ci pourrait être élu alors qu’une majorité des électeurs n’ont pas voté pour lui. Notons que les Gabonais sont dans un régime où le Président de la République est le chef du pouvoir exécutif. Aujourd’hui on voit bien que face à une offre politique qui ne les convainc pas, les populations s’abstiennent. Le Président de la République Ali Bongo Ondimba n’a même plus suffisamment de légitimité pour réformer le pays.
À quatre semaines du premier tour de l’élection présidentielle, tout n’est pas encore écrit. D’autant que, pour le futur Chef de l’Etat, l’enjeu ne sera pas seulement d’être élu, mais de disposer de la plus forte légitimité possible.
