Le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, du Transfert de Technologies, de l’Education nationale, Chargé de la Formation Civique, organise en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le mercredi 29 et jeudi 30 septembre au nord de Libreville dans un hôtel de la place, un Séminaire sur les violences en milieu scolaire.
En lien avec la rentrée des classes 2021-2022, et en raison de l’acuité de cette problématique, la tutelle a tenu à mobiliser l’ensemble des acteurs concernés par la quête de solutions pragmatiques, consensuelles et adhésives, afin de juguler ce phénomène aux proportions inquiétantes.
Ainsi, outre l’administration centrale représentant les départements ministériels de l’Education, de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense, les partenaires au développement, les partenaires sociaux, les associations, les Coopératives scolaires, ainsi que les confessions religieuses prendront une part active aux travaux en plénière et en commissions. L’enjeu de ce rendez-vous majeur est de produire, à court terme, une stratégie globale visant à combattre efficacement ce fléau, en vue de rendre plus sain l’environnement scolaire au Gabon.
Selon l’enquête sur l’état des lieux de la violence réalisée en 2019, les Violences en Milieu Scolaire (VMS) s’observent depuis quelques années avec stupéfaction dans les établissements scolaires au Gabon. Celles-ci concernent, entre autres, les actes de violences physique, psychologique, ou verbale et des actes de violences sexuelles et en ligne avec l’ouverture au numérique.
A ce propos, la volonté du Gouvernement de changer cette donne négative est plausible.
« Notre pays a souscrit aux engagements Internationaux en matière de respect de la vie humaine. A cet égard, toute violence physique, morale, économique et sexuelle est inadmissible. Plus que jamais, nous allons lutter contre ces fléaux » a déclaré, dimanche 26 septembre, dans son discours de rentrée scolaire. Et le Pr Patrick Mouguiama-Daouda de préciser : « le séminaire de lutte contre les violences en milieu scolaire (…) participe de cette stratégie globale que nous avons initiée. Elle intègre le renforcement du déploiement des auxiliaires de sécurité dont l’efficacité a été démontrée l’année dernière ».
En rappel, cette étude a également permis de différencier le profil de violences par sexe et selon les différentes entités géographiques du pays. 80% d’élèves enquêtés ont déclaré avoir été victimes de violences verbales et psychologiques. Respectivement 56% d’enseignants et 60% du personnel administratif ont également subi ce type de violence.
Pour ce qui est de la prévalence des violences physiques en milieu scolaire, il ressort que près de 59% des acteurs du système éducatif, quel que soit le groupe d’appartenance, sont victimes de cette forme de violence.
De même, concernant les violences sexuelles, 18% d’apprenants et 13% d’enseignants ou personnel administratif ont déclaré en être victime.
En dépit de ces prévalences élevées, près de 70% des victimes de VMS n’engagent aucun recours quelle que soit la forme de la violence subie à l’école. De ce fait, on observe des écarts dont la prise en compte permettra de combiner des approches de réponse nationale, mais aussi des stratégies localisées pour plus d’efficacité.
En effet, au Gabon, comme dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, les violences subies en milieu scolaire sont très souvent protégées par des normes socioculturelles et même par la peur des représailles.
Au sujet des capacités de prise en charge, l’étude montre aussi que les services spécialisés (qui n’existent qu’au secondaire), s’intéressent plus aux victimes qu’aux auteurs lors du suivi et indépendamment de la forme de violence.