Gabon/Développement communautaire durable : BOTF et Conservation Justice appuient la conservation et la valorisation durable du patrimoine naturel et culturel gabonais dans l’Ogooué-Ivindo et la Ngounié.

Afin de promouvoir la conservation et la valorisation durable des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) à forte valeur ajoutée, conformément à la convention signée en octobre 2020 par Blessings Of The Forest (BOTF) et l’administration des Eaux et Forêts, et pour opérationnaliser encore davantage celle-ci, les organisations à but non lucratif, BOTF et Conservation Justice (CJ) ont ratifié une convention de partenariat dédiée au suivi des projets associatifs ruraux centrés sur l’agro-foresterie de PNFL, notamment au sein de Forêts Communautaires. 

Créées en 2001, les forêts communautaires sont destinées aux associations villageoises afin de développer des activités dans le domaine forestier rural régies par une gestion durable de leurs ressources naturelles. La durabilité des forêts communautaires est classée au sommet des priorités politiques de l’état et nécessite la mise en place d’un processus dynamique capable de garantir une pérennité économique et sociale au profit des communautés gestionnaires de ces forêts tout en s’inscrivant dans une démarche écologiquement consciente, active et responsable.

Le programme mis en place par CJ & BOTF prévoit comme action prioritaire la mobilisation des communautés villageoises autour des activités d’apiculture. Ce programme a été déployé dans la forêt communautaire d’Ebyeng (Association « A2E ») dans l’Ogooué-Ivindo, puis dans la Ngounié dans les forêts communautaires de Mamiengue (Association « Diambu Ghamangu ») et de Kouagna Ndougou (Association « Tokano ») ainsi qu’au profit des associations villageoises de Saint Martin des Apindji (Association « Opango Motsi ») et de Mouyikou (association « Mabondo »). A côté des activités apicoles, ces communautés s’investissent également dans la culture d’autres PFNL dont principalement l’Iboga, ressource gabonaise classée patrimoine culturel national par feu Omar Bongo Ondimba (juillet 2000) et dont la consommation internationale à des fins thérapeutiques est en très forte augmentation.

Reconnues comme étant les meilleures pollinisatrices, les abeilles joueraient un rôle particulièrement important en assurant la protection des plantations vis-à-vis de l’intrusion des éléphants, en sus de produire un miel particulièrement recherché. En effet, pour atteindre au mieux « le double objectif de résolution du conflit homme-éléphant et de développement d’activités apicoles génératrices de revenus, il faut maintenir un niveau d’activité optimal de 40 à 60 mouvements d’abeilles par minute » précise le docteur Steeve Ngama, chargé de recherche à l’Institut de Recherche en Agronomie Forestière (IRAF). Des essais sont donc développés en ce sens et les ruches sont destinées à être installées autour des plantations dans le cadre de ce programme.

Activité de plantation de l’Iboga

Les activités de plantation de l’Iboga sont couvertes entièrement par le financement de Blessings Of The Forest. Quant aux activités apicoles, elles sont appuyées par les deux entités à travers une contribution paritaire. Cela consiste en la formation des communautés sur les fondamentaux de l’apiculture, la conception des ruches et l’attribution de tous les équipements apicoles nécessaires. Le suivi de ces activités est assuré par une équipe d’experts composée des membres de Conservation Justice, Blessings Of The Forest, Muyissi Environnement et Apiculture Services Gabon. Conservation Justice bénéficie pour ces activités d’un financement de l’Union européenne (Projet RALFF, Renforcement de l’Application de la Loi sur la Faune et la Flore) alors que Blessings Of The Forest mobilise divers partenaires techniques et financiers principalement américains, notamment l’organisation internationale « Indigenous Medecine Conservation Fund » (IMCF).

En somme, ce programme de conservation et de valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux vise, d’une part, à lutter contre le commerce international illégal de l’Iboga issu du domaine public ainsi qu’à garantir un partage équitable des bénéfices issus des ressources naturelles avec les communautés rurales, et d’une autre part, à développer une activité génératrice de revenus susceptible de réduire considérablement le conflit homme-éléphant. Ainsi l’activité de suivi initié par BOTF et CJ permettra de participer activement à l’implémentation du Protocole de Nagoya relatif à l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation (cf. Convention sur la Diversité Biologique). Pour le Gabon le protocole de Nagoya représente un « Véritable pilier de l’émergence d’une économie verte », comme le précise le Docteur Aurélie Flore Koumba Pambo, point focal national du Protocole de Nagoya.

Obone Flore

Journaliste

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