Gabon/BLA : La dure vie en prison.

Après près de quatre années passées en isolement dans des conditions inhumaines à la prison centrale de Libreville, l’état de santé actuel de Brice Laccruche Alihanga (BLA) est déplorable accablé par une maladie étrange qui l’aurait même fait perdre 40 Kg. Visiblement les tenants du pouvoir le percevaient comme une menace directe à l’ordre établi. Ainsi, son incarcération depuis décembre 2019 est le fruit d’un processus purement politique.

Accusé de détournement de fonds et de blanchiment d’argent, BLA clame pourtant son innocence. Dans ces circonstances, le statut de prisonnier politique de l’ancien Directeur de cabinet du Président de la République représente un danger certain puisqu’il implique une reconnaissance politique et donc un degré de légitimité accordé aux revendications de ce dernier. Certainement face à la pression des tenants du pouvoir, l’administration pénitentiaire a mise en place un régime très sévère pour BLA où il subit des privations supplémentaires. Autrement dit, Brice Laccruche Alihanga est généralement maintenu en cellule pour des périodes prolongées de nuit, durant les repas et de jour. Des restrictions matérielles très strictes sont également vécues par lui, notamment l’accès à de l’eau non bouillie, à une quantité réduite d’aliments, de lait et de papier hygiénique pour le mois. Les contacts extérieurs sont aussi restreints au minimum pour BLA. Les visites font également l’objet de restrictions plus fermes en termes de durée, de fréquence et de personnes autorisées.

Soumis à de dures conditions visant à briser sa volonté, Brice Laccruche Alihanga refuse d’abandonner son combat sur le plan individuel, où il cherche à atteindre la sérénité, assumant son statut de combattant. Malgré le terrible sacrifice personnel que constitue l’emprisonnement, BLA continue à agir en leader avec sa capacité à entretenir un dialogue apaisé et à ne pas s’énerver. Enfin, et c’est un point essentiel, BLA a compris que les tenants du pouvoir ont peur de disparaître face aux autres populations. Pour lui, cette peur engendre une résistance bornée qui se traduit par de la violence, celle du système en place. Mais, il faut leur offrir une porte de sortie en continuant à les associer au destin du pays.

Qu’à cela ne tienne, la volonté de purger les blessures de Brice Laccruche Alihanga va renforcer la conviction de miser sur les liens humains où bourreaux et victimes sont confrontés. C’est capital à l’approche de l’élection présidentielle d’août 2023.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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