Erreurs manifestes, contre-vérités, et tabous de la vie privée, la presse gabonaise n’a-t-elle plus de limites?
L’opposition de la presse du Palais du bord de mer contre la presse privée risque de se conclure par un divorce douloureux sur fonds de crise de nerfs et d’altercations violentes. Leur éthique et leur déontologie s’effondrent sous le regard médusé du public. On ne connaît pas toutes les conséquences de cette crise de la presse car c’est un processus en cours. Mais on semble entrer dans un cercle vicieux. Et l’absence d’une presse forte participe à la polarisation de la vie politique et conduit à une mauvaise gestion du pays. Ainsi, la crise de la presse gabonaise est l’une des causes de la crise de la démocratie au Gabon.
Aucun des acteurs n’est prêt à la moindre concession. En d’autres termes, ne faudrait-il pas se recentrer sur la liberté rédactionnelle ? La presse gabonaise doit oser se demander quelles priorités font sens pour elle en tant que 4e pouvoir, car le fait de rendre un service public n’est pas leur mission principale. La culture de la presse au service de tous s’étiole, et elle est plus sensible à la critique. La presse privée vit une tension, aussi difficile à tenir que créatrice de sens, entre la spécificité de son message et l’ouverture aux questions qui intéressent la société dans son ensemble. Elle veut communiquer la bonne information à tous.
C’est à toute la corporation de faire l’effort de le faire à travers des réalités communes. Que la presse du Palais du bord mer soit attentive à ne pas publier n’importe quoi, tout en respectant la loyauté dans l’engagement du ministère de la Communication et envers la Haute Autorité de la Communication (HAC). Il s’agit de parler de certaines choses avec responsabilité. Cela signifie que l’on se pose toujours la question du droit pour le public de connaître la vérité, même si certains sujets provoquent des questionnements à l’interne. Il faut un équilibre. Cette presse du Palais du bord de mer doit être enracinée dans le terreau de la liberté de la presse d’une manière ou une autre.
Au delà du buzz, que reste-t-il? Ni la presse, ni le débat public ne sort vraiment grandi des exagérations et des révélations sulfureuses.