Le pays est sens dessus dessous depuis qu’une femme, le Colonel de santé militaire et Responsable du laboratoire « GAHOUMA » Elvire Bongo Nkama, a osé contester la décision de la Cour Constitutionnelle d’annuler l’Arrêté nº 685/PM du 24 décembre 2021.
Incarnant un courage peu commun et un désir de changement amplement partagé par la population, Elvire Bongo Nkama a été acclamée partout, parfois sans dire un mot. L’espoir, donc. Au Gabon, la femme représente tout à coup ce qui pourrait être, plutôt que ce qui a toujours été. Cette affaire du Colonel de santé militaire et de la présidente de la Cour Constitutionnelle apporte bien plus qu’un vent de fraîcheur, elle redonne de la vigueur et, oui, de l’espoir au peuple gabonais qui, depuis 54 ans de pouvoir des Bongo, manquait terriblement d’inspiration. Pour contrer la force politique grossière, certes, mais redoutable des tenants du pouvoir, il fallait plus que la promesse d’un retour à la normalité. Il fallait un symbole capable de se mesurer à celui de la présidente de la Cour Constitutionnelle Marie Madeline Mborantsuo, qui fait ce qu’elle veut avec le pays.
Elvire Bongo Nkama comme Marie Madeline Mborantsuo, deux femmes qui n’avaient pourtant rien en commun jusqu’à récemment, leur ascension dans les rangs politiques menace de plus belle le pouvoir dévoyé en place. Elles agissent ici comme un miroir déformant, soulignant, davantage la peur, la grossièreté ou encore l’indifférence qui sous-tendent trop souvent la consécration de gouvernements autoritaires. L’ironie est qu’elles sont désormais sur une pente savonneuse.
Les Gabonais vont-ils profiter de ce nouveau regard porté sur la condition des femmes ? Que nenni ! Le changement, il faut croire, doit se faire à petits pas.