Football/Coupe du Monde féminine : Entre le Maroc et la France, des liens innombrables.

La France et le Maroc ont rendez-vous à Adélaïde mardi, et quel rendez-vous ! De tous les huitièmes de finalistes d’Australie & Nouvelle-Zélande 2023™, difficile de trouver deux adversaires plus connectés. 

Si les deux pays sont évidemment liés par leur histoire, il en va de même pour leur football respectif. L’arrière gauche française Sakina Karchaoui résume d’ailleurs très justement la chose en évoquant un duel encore très prégnant dans les esprits : la demi-finale inattendue de Qatar 2022 entre les Bleus et les Lions de l’Atlas. « Ça a été un match fort en émotions, il n’y avait aucune animosité entre les deux pays, bien au contraire », expose-t-elle. « On s’est réunis à travers le sport et on espère transmettre les mêmes émotions. »

La défenseure française est d’ailleurs à elle seule un fort symbole du France – Maroc à venir puisque, si elle défend le maillot bleu avec hargne, elle est née dans le sud de l’Hexagone de parents marocains. « Il y a plein d’émotions, pour moi la première mais sur le terrain, il faut savoir switcher, on est des sportives de haut niveau. »

Dans le groupe marocain concocté par Reynald Pedros, cinq joueuses évoluent actuellement en France. C’est notamment le cas de l’héroïne du match contre la Colombie Anissa Lahmari qui joue à Guingamp (D1 française) et qui a d’ailleurs connu les Bleues chez les jeunes. « Anissa, c’est une amie, c’est une joueuse avec qui j’ai gardé contact. Je suis content qu’elle soit dans cette sélection parce qu’elle le mérite », lui rend hommage Sakina Karchaoui.

Lorsqu’elles arriveront au Hindmarsh Stadium d’Adélaïde, deux heures avant le coup d’envoi, Marocaines et Françaises risquent de se saluer chaleureusement. Même si elle assure vouloir « ne pas vouloir faire attention » à ses adversaires, la milieu de terrain Léa Le Garrec ne manquera sans doute pas d’échanger avec Kenza Chapelle, sa partenaire du Fleury FC (D1 française).

Et s’il y en a un qui devrait avoir des étreintes à assurer mardi, c’est à coup sûr Reynald Pedros. L’ancien international français va notamment retrouver bon nombre de Bleues qu’il a eu sous ses ordres à Lyon : Wendie Renard bien sûr, Selma Bacha, Amel Majri et Eugénie Le Sommer. « C’est un entraîneur que j’ai eu deux ans à Lyon, avec qui j’ai gagné des titres », confie cette dernière. « Il a participé à ma carrière, c’est spécial de le retrouver en Coupe du Monde, en plus avec le Maroc, à ce stade de la compétition. C’est quelque chose que je n’aurais pas forcément pu imaginer. »

Dans ce huitième de finale très francophone, tout le monde connaît finalement tout le monde, ou presque. Les adjoints d’Hervé Renard, David Ducci en tête, ont ainsi déjà travaillé au sein du football féminin marocain qui n’a que très peu de secrets pour eux.

Le sélectionneur des Bleues, pour sa part, connaît parfaitement la Fédération marocaine puisqu’il a entraîné les Lions de l’Atlas de 2016 à 2019, notamment lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2018™. Il n’avait d’ailleurs pas hésité à apporter publiquement son soutien à ses anciens joueurs avant la demi-finale contre la France à Qatar 2022.

« On a l’impression d’être une grande famille qui va se rencontrer », conclut très justement Sarkina Karchaoui. Une grande famille qui a d’ores et déjà promis de mettre les émotions de côté 90 minutes durant pour offrir au monde un combat à la hauteur de l’enjeu : une qualification pour les quarts de finale de la Coupe du Monde Féminine.

Obone Flore

Journaliste

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