Faux-vrais Gabonais ?

Parmi les détenteurs d’une carte d’identité gabonaise, certains seraient apparemment moins Gabonais que d’autres. Les mentions portées parfois sur leurs cartes semblent être là en effet pour leur rappeler leur origine étrangère et faire d’eux des Gabonais provisoires, des Gabonais en sursis.

Les lois changent, les gouvernements passent, les pratiques demeurent. Alors qu’il n’y a, aux yeux de la loi, qu’une seule catégorie de Gabonais, quelle que soit la manière dont ils se sont vu attribuer ou ont acquis la nationalité gabonaise, et que la durée de validité de la carte d’identité est fixée uniformément à dix ans. Voir le Code de la nationalité gabonaise en sa loi 37-1998

Cette généralisation interdit de les attribuer simplement à des lubies de fonctionnaires trop zélés, même si la fantaisie qui règne dans le choix des mentions semble attester qu’il n’existe pas de directives précises dictant aux préfectures la conduite à suivre dans ce domaine. Reste que les faits sont là, qu’ils sont nécessairement connus, et que personne ne semble s’en offusquer.

L’une des originalités de la construction gabonaise est le rôle important qu’elle confère aux citoyens. Normalement, dans les organisations classiques, seul l’Etat est directement concerné par les décisions adoptées.

C’est au regard du principe d’égalité que la constitutionnalité des interventions du législateur en matière de nationalité est le plus communément appréciée. Saisi des modifications aux règles d’acquisition ou de conservation de la nationalité, le législateur les a appréciées tout aussi normalement au regard du principe d’égalité. Rappelons qu’à situation identique, le législateur doit normalement poser de mêmes règles, sous réserve de distinctions justifiées par l’intérêt  général dès lors qu’elles sont en rapport avec l’objet de la réglementation.

Obone Flore

Journaliste

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