Après avoir reçu la stratégie de promotion des droits des femmes au Gabon des mains de la première dame, le dernier conseil des ministres de mardi dernier, a adopté le projet de Loi portant modification de certaines dispositions de la loi n°006/2020 du 30 juin 2020 portant modification de certaines dispositions de la loi n°042/2018 du 5 juillet 2019 portant Code Pénal en République Gabonaise. Cette modification étant axée sur la vie humaine suscite quelques inquiétudes.
En effet, ce projet de modification du code pénal apporte une ouverture plus large du droit d’interruption volontaire de grossesse, de sorte que dans un premier temps l’état de détresse de la femme n’aurait plus besoin d’être qualifié de « grave » ; ensuite que, l’exigence de l’avis du médecin pour constater l’état de détresse de la femme enceinte serait supprimée, la femme étant seule à pouvoir apprécier la réalité de son état de détresse au moment de la demande ; puis la possibilité de prévoir la consultation préalable obligatoire d’un professionnel de santé ainsi qu’un délai de réflexion minimum ; et enfin, l’extension dans tous les cas du délai légal d’interruption volontaire de grossesse avec avis médical compte tenu de l’impossibilité de détecter certaines anomalies avant le délai de dix semaines » indique le communiqué du conseil des ministres.
Autant de nouvelles dispositions, qui suscitent moult questionnements. Car, les questions liées à la vie humaine sont très sensibles et peuvent être interprétées différemment. C’est pourquoi, la première dame Sylvia Bongo qui a pesé de tout son poids pour que cette loi soit adoptée en conseil des ministres, devrait en collaboration avec les membres du gouvernement, expliquer ces nouvelles dispositions aux populations. Mais surtout, apporter des précisions, sur ce qu’elle recherche en proposant de telles lois au gouvernement. Quand on sait que le phénomène des enfants abandonnés dans les caniveaux et poubelles dans les différents quartiers de la capitale, est devenu légion dans le pays. Sauf si, l’adoption des dites lois est juste une réponse, au rapport « women, business and law 2021 » sur la promotion des droits de la femme, élaboré par la Banque Mondiale. Un rapport qui avait classé le Gabon, à la 41eme place sur 48 pays africains engagés dans la lutte des droits des femmes. Et, l’on se souvient que, la première dame avait critiqué ce rapport qui semblait balayer d’un revers de la main ses efforts pour les droits des femmes dans le pays.