Sur ce que l’on peut appeler le feuilleton de Mékambo, Lee White avait déjà été saisi à plusieurs reprises mais en vain. Il a fallu qu’un écogarde trouve la mort pour que ce dernier publie un communiqué dans lequel il adresse ses condoléances à la famille de feu Jean François Ndong Aubame.
On aurait certainement évité le pire si Lee White avait pris la peine de se rendre sur place et d’écouter les deux parties, à savoir les écogardes et les populations de Mékambo qui ne vivent que de leurs travaux champêtres. Aujourd’hui, Lee White veut emmener le débat ailleurs alors que la réalité est là.
La vérité c’est que depuis le début de l’affaire, Lee White joue aux abonnés absents, même après son retour de mission à Londres. Ce dernier, ne daigne pas respecter la mémoire du disparu ne fut-ce qu’en organisant une conférence de presse ponctuée par une visite à Mékambo, dans la province de l’Ogooué Ivindo.
Au lieu de cela, Lee White préfère traiter l’enseignant et conseiller pédagogique du Lycée de Mékambo, Rufin Youbandjia de braconnier. Une situation qui fait la démonstration d’une méconnaissance de la réglementation en vigueur, car le braconnage ne s’effectue pas dans un domicile privé encore moins dans un village. Deuxièmement, comment expliquer que l’enseignant ait pu être en possession d’armes et d’ivoires ? Les agents de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) l’expliquent par le saccage de leur base de Mékambo, où des armes et des ordinateurs ont été volés. D’ailleurs, dans les réseaux sociaux on voit bien les trois voitures de l’ANPN démarrant en trombe, on voit bien que les populations les ont laissé le temps de partir. Mais en partant, ils ont laissé les armes, ce qui est une faute grave. Pourtant, il ne revient pas aux agents écogardes de procéder à une perquisition, ce rôle est dévolu plutôt aux officiers de police judiciaire par l’entremise d’un mandat de perquisition et sur recommandation du procureur. De plus, la loi 16/01 du 31/12/2001 qui régule l’action des écogardes stipule que leurs compétences territoriales se limitent dans les parcs et dans les zones tampon, une zone tampon est estimée à 5 km autour du parc. Et là, il s’agit du parc de Wagna situé à 50 km de Mékambo. En gros, les écogardes n’avaient pas le droit d’être là, il ne s’agit pas d’encourager l’acte qui a été commis, mais de partager les responsabilités.
Selon les témoins, une équipe mixte composée de quatre écogardes et de trois agents de la gendarmerie nationale s’étaient rendu au domicile de l’enseignant qui n’a jamais fait la prison et ne pratique pas le braconnage, au quartier Corniche (Mékambo). La vérité c’est qu’une fois au domicile de l’enseignant, il leur a opposé un refus catégorique, et par faute de mandat de perquisition, le ton est monté. Conséquence, une empoignade. L’enseignant se voyant malmener devant sa femme et ses enfants, s’est rendu dans sa chambre prendre son calibre 12 pour tirer dans la foule, c’est alors que Jean François va recevoir des impacts de balles qui vont entrainer sa mort sur le champ, d’ailleurs quelques gendarmes seront touchés.
Quelques instants plus tard, l’enseignant prendra la fuite en compagnie d’un de ses fils. Malgré une descente sur le terrain des militaires, c’est comme si Youbandjia s’était volatilisé, mais ils vont tout de même embarquer sa femme et ses autres enfants pour l’établissement pénitencier. Chose curieuse, après la fouille du domicile de l’enseignant, les militaires ne trouveront ni arme, ni pointe d’ivoire. Rappelons que le calibre 12 ne permet pas de faire du braconnage, mais plutôt les carabines, mitraillettes et kalachnikov.
Aujourd’hui, il est important de partager les responsabilités. Autre constat et non des moindres, la valorisation du pachyderme au détriment de l’être humain au Gabon.