La base de Port-Bouët, située près d’Abidjan, abritait jusqu’à présent le 43e bataillon français d’infanterie de marine, un élément clé du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest. La décision de céder cette base avait été annoncée le 31 décembre 2024 par le président ivoirien, Alassane Ouattara, et s’inscrit dans un processus entamé depuis deux ans entre la France et la Côte d’Ivoire. Cette rétrocession traduit la volonté de la France de réorganiser sa présence militaire sur le continent, alors que plusieurs pays africains réclament un réajustement des relations avec l’ancienne puissance coloniale.
Avec cette reprise en main de la base de Port-Bouët, la Côte d’Ivoire affirme son engagement à renforcer ses capacités militaires nationales. Cette transition devrait permettre à l’armée ivoirienne de disposer d’une infrastructure stratégique pour améliorer la formation et l’opérationnalité de ses troupes. Par ailleurs, cette évolution s’inscrit dans une tendance plus large où plusieurs États africains cherchent à diversifier leurs partenariats militaires et à réduire leur dépendance vis-à-vis des forces étrangères.
Ce transfert symbolique illustre donc un changement dans les relations franco-ivoiriennes, marqué par une coopération plus équilibrée et une montée en puissance de l’armée ivoirienne. Si la France reste un partenaire stratégique, cette rétrocession montre une évolution vers une plus grande souveraineté militaire pour la Côte d’Ivoire, dans un contexte de redéfinition des relations entre l’Afrique et ses alliés historiques.