CEEAC : Participation du Président de la Commission à la 1107ème réunion ministérielle du Conseil de paix et de sécurité de l’UA.

Le Président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), l’Ambassadeur Gilberto da Piedade VERISSIMO, a pris part à la 1107ème réunion ministérielle du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine(UA)  consacrée au « Renforcement des Communautés Economiques Régionales et des Mécanismes Régionaux pour le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique : prévenir et lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent sur le Continent ».

Présidée par Shirley Ayorkor Botchwey, Ministre des Affaires Etrangères et de l’Intégration Régionale de la République du Ghana, cette réunion s’inscrivait dans la suite de la 16ème session extraordinaire du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA tenue à Malabo en mai 2022, dédiée au terrorisme et à l’extrémisme violent.

Au cours de son intervention, l’Ambassadeur VERISSIMO a rappelé que, par sa position géographique au cœur du continent africain, l’Afrique centrale se trouve exposée aux menaces terroristes aussi bien exogènes qu’endogènes. Ces menaces sont liées aux actions des groupes terroristes divers, comme c’est le cas de Boko Haram dans le Bassin du Lac Tchad, des mouvements terroristes divers opérant dans l’espace sahélien ainsi que de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) et des Forces Démocratiques Alliées (ADF) qui restent actifs en République Démocratique du Congo (RDC).

En vue de faire face à la menace terroriste décrite ci-haut, les acteurs étatiques en Afrique centrale ont agi et continuent d’agir à trois niveaux, à savoir le niveau national relatif aux réponses nationales au terrorisme et à l’extrémisme violent déployées par les Etats directement exposés à la menace (Cameroun, RDC et Tchad) ; l’adhésion des Etats susmentionnés aux initiatives bilatérales et multilatérales consacrées à la prévention et à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent (Force Multinationale Mixte, G5 Sahel et opération militaire conjointe entre la RDC et l’Ouganda) ainsi que la réponse communautaire symbolisée par la Stratégie de prévention et de lutte contre le terrorisme en Afrique centrale adoptée par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC le 27 novembre 2020, à Libreville.

La stratégie antiterroriste de la CEEAC se décline en cinq axes principaux, à savoir la prévention du terrorisme, la protection contre le terrorisme, l’intervention en cas d’attaques terroristes, la poursuite-répression du terrorisme ainsi que la prise en charge des conséquences du terrorisme. Elle appelle à la mise en place d’un Comité Permanent de Coopération Policière et Judiciaire de l’Afrique Centrale et d’un Centre régional d’études et de coordination de la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime transnational organisé en Afrique centrale. Elle exhorte également chaque Etat membre de la CEEAC à mettre en place un Cadre national permanent, intégré et multidimensionnel d’échanges entre tous les services étatiques impliqués dans la prévention et la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime transnational organisé.

Néanmoins, l’Ambassadeur VERISSIMO a souligné que, malgré la multitude d’initiatives africaines pour faire face à la menace, le terrorisme et l’extrémisme violent continuent de se répandre sur le Continent. Pour ce faire, il a recommandé qu’une attention suffisante soit accordée aux causes profondes du terrorisme et de l’extrémisme violent en Afrique. En outre, il a encouragé les Etats, les organisations sous-régionales et l’Union Africaine à adopter une approche proactive ou d’anticipation face à la menace du terrorisme et de l’extrémisme violent et à renforcer la coopération bilatérale, multilatérale et interrégionale. Enfin, comme préalable à l’adoption d’une nouvelle approche à la prévention et à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, il a exhorté les organisations intergouvernementales du Continent à procéder à un audit profond des initiatives engagées et des mécanismes mis en place à ce jour et d’interroger leur pertinence, leurs apports et leurs limites.

Obone Flore

Journaliste

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