Bagarre entre « Néo-Kounabélistes » du Woleu-Ntem pour accueillir le « Messie »?

On avait cru que la période de Transition actuelle allait nous débarrasser des habitudes des kounabélistes et des Okoukoutistes. Il semble qu’il n’en est rien. Pis, ceux qui dénonçaient hier les pratiques du PDG semblent reprendre les mêmes schémas en remplaçant simplement le culte de la personnalité autour d’Ali Bongo par celui autour du président de la Transition. Chacun cherchant à plaire ou à ramper de la meilleure des façons. C’est selon.

Sinon, qu’est-ce qui explique ces bagarres entre communiqués interposés autour de la visite prochaine du Président de la Transition dans la province du Woleu-Ntem ?

D’abord, est-il approprié que le Premier ministre convoque ce lundi une réunion « communautaire » entre ministres, députés, sénateurs, fonctionnaires et cadres du privés « originaires » du G9 ? La visite du Président de la Transition serait-elle républicaine ou une affaire communautaire voire de famille ?

A quoi servent finalement le Gouverneur de province et les autorités locales ?

Le protocole d’Etat, la présidence de la République et ces autorités locales ne peuvent-elles pas se charger d’organiser une telle visite ? Est-on sûr que des Gabonais originaires d’autres provinces ne sont pas affectés ou résidents dans le Woleu-Ntem ?

Il se susurre que le Président de la Transition voudrait procéder au lancement de projets dans le Woleu-Ntem. Soit. Serait-ce avec l’argent de tous les Gabonais ou uniquement avec celui des Woleu-Ntemois ? De même, sont-ce seulement les Woleu-Ntemois qui seraient les bénéficiaires de ces projets ou tous les Gabonais vivant ou de passage dans le G9 ?

Ce « néo-kounabélisme » n’est pas conforme à l’esprit de la restauration des institutions. Au point que le PM est obligé de désavouer une organisation parallèle à la sienne pour accueillir le « Messie », comme l’a qualifié le Président « PDGiste » de l’Assemblée nationale.

Une course effrénée où chacun joue à « qui plaira le mieux » comme à l’époque d’Ali Bongo Ondimba. Et ces communications « communautaires » se font avec les symboles et les titres de la République. Pourtant, l’Etat n’a pas vocation à se « chamailler » avec des tiers.

Nous invitons encore les autorités de la Transition à mettre un « stop » à ce « néo-kounabélisme ». A moins que cela ne soit par elles-mêmes encouragé.

On se rappelle qu’un précédent Conseil des ministres avait interdit aux ministres de la Transition de faire de la politique politicienne, en ne se consacrant qu’au travail rattaché à leurs fonctions. Qu’on nous dise alors, en quoi le rassemblement des originaires d’une province par le Premier ministre est-il conforme à cette orientation ?

Est-on sous la Transition ministre, député et sénateur d’une Province ?

A moins que le Président de la Transition ne soit devenu le Président d’un parti-Etat (Comme au temps du parti unique ?) qui ne dit pas encore son nom ?

Rien ne justifie pour l’instant ce militantisme en dehors de toute période de campagne électorale… Encore, est-il déjà candidat ? Et cela, conformément à quelle étape du chronogramme de la Transition ?
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Étienne Francky Meba Ondo
Dit Meboon Môôn Meba Ondo

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