Autobilan Agréé et la DGTT, receleurs de vraies-fausses cartes grises.

C’est au cours d’une rencontre avec les hommes des médias que la Coordination des entreprises du secteur sécurité dans les transports (CEST) par la voix de son Secrétaire permanent, Emmanuel Marcos Zué Méyé Eyéné, a tenu à attirer l’attention des responsables de la Direction générale des transports terrestres (DGTT), sur le caractère mafieux observé dans la délivrance des cartes grises automobiles en République Gabonaise depuis quelque temps. Selon le Secrétaire de la CEST « de nombreuses vraies-fausses cartes sont en circulations depuis des années, et ce trafic profite à priori aux responsables de la DGTT ».

Pourtant, la DGTT avait réussi à récupérer l’établissement de ce précieux document dont la signature était aux mains des Gouverneurs. Mais force est de constater, qu’elle aussi semble désormais en faire un commerce qui profite à une chaîne de responsables mafieux aux commandes de ladite direction générale des transports terrestres. Anatole Kabounou qui est signataire de ces documents est clairement pointé du doigt par le Secrétaire permanent de la CEST, qui estime ne pas comprendre qu’en 2020, avec toute la technologie qui existe désormais en matière de partage d’informations que l’on puisse assister à l’édition de doublons dans les immatriculations. A moins que cela ne profite à ceux qui sont aux commandes de l’appareil d’établissements de ces documents.

Rappelons que lorsqu’Anatole Kabounou a pris ses fonctions en septembre 2017, son ambition était de mettre un terme à l’édition de documents controversés. C’est-à-dire arrêter la prolifération de vrais-faux documents de transports. Aujourd’hui, malheureusement, ce compatriote fait dans la préservation de ses intérêts et ceux d’un petit groupe d’individus qui s’enrichissent sur le dos de l’État et des contribuables gabonais.

Le scandale des doublons dans les cartes grises démontre une fois de plus que ceux qui sont à la tête de l’administration des transports terrestres n’ont pas d’état d’âme quand il s’agit de la stabilité de leur enrichissement personnel. Ils ne reculent devant rien. Pendant que l’Etat gabonais passe son temps à emprunter des fonds à l’étranger pour financer des projets de développement, des groupes d’individus prennent en otages des régies financières au profit de leur boulimie d’enrichissement illicite. « Comment peut-on admettre que ces gens mettent en péril la sécurité de tout un pays pour leur profit personnel ?

Lorsqu’une même immatriculation est attribuée à deux véhicules différents n’est ce pas une source d’insécurité publique ? Lorsqu’une immatriculation certifiée se retrouve sur une carte grise éditée dans un domicile, n’est ce pas là une source d’insécurité publique ? Lorsque le centre de contrôle technique Autobilan Agréé fabrique une plaque d’immatriculation diplomatique et la pause sur un véhicule qui devrait bénéficier d’une immatriculation temporaire, n’est ce pas là aussi une source d’insécurité publique ? A qui profite ce déferlement de faux dans l’édition de cartes grises et de fabrication de plaques d’immatriculation douteuses ?» s’interroge Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene.

L’Etat cherche des fonds, et pendant ce temps, Anatole Kabounou le Directeur Général de la DGTT laisse libre cours à l’usage du faux entre les responsables du centre d’édition de documents de transports et la société Autobilan Agréé.

Il est à noter que la réaction du secrétaire permanent de la CEST vient s’ajouter au scandale des visites techniques frauduleuses dénoncé par le président du SPTU Serge Bertrand Békalé, qui demande la fermeture du centre Autobilan Agréé pour défaut d’équipements adaptés aux contrôles techniques. Le directeur général des transports terrestres qui, semble s’obstiner à maintenir cette société en exercice aurait désavoué les résultats des missions d’inspection de ses collaborateurs depuis que la presse nationale ne cesse de dénoncer l’immobilisme de cette administration.

La mafia autour de l’édition des cartes grises qui, ne pourra également être motivée que parce que celle-ci entoure les visites techniques, à  travers le partage des dessous de table. À en croire une source proche de la DGTT, « le directeur général n’est pas là pour fermer ou arrêter les gens dans leurs pratiques, il ne veut pas se mêler des choses des gens. D’ailleurs, il a récemment rassuré le patron d’Autobilan qu’il n’allait pas le fermer ni le mettre en demeure. Il ne fera rien non plus pour arrêter le directeur du centre d’édition de documents Monsieur Mezui dans ses pratiques mafieuses. Monsieur Anatole Kabounou n’a pas le temps de tout ça. Tout ce qu’il trouve à dire aux syndicats et aux agents, cette problématique est du ressort du ministre. Donc, c’est le ministre qu’il faut attaquer. » Le cahier des charges signé entre l’administration et les centres de contrôles techniques est pourtant clair en son article 26.

« L’article 26, point 3 du cahier des charges définit les organes soumis au contrôle technique. Au nombre de ces organes, il y a les plaques d’immatriculation qui constituent un défaut pénalisant pouvant bloquer le processus de l’inspection du véhicule soumis au contrôle technique s’il est constaté une non-conformité dans les caractéristiques d’identification dudit véhicule. C’est-à-dire si le numéro de série du véhicule ne correspond pas à celui qui est sur la carte grise, s’il y a des doutes sur l’authenticité de la carte grise, si le numéro d’immatriculation est déjà attribué à un autre véhicule. Mais pour cela, il faut que le centre soit lié à un réseau de partage de données avec les autres centres et la DGTT. Ce qui n’est visiblement pas le cas du centre Autobilan Agréé » selon les explications du secrétaire permanent Emmanuel Marcos Zué Méyé Eyéné.

Ce scandale de plus amène les observateurs avertis à comprendre que les manquements dénoncés par les syndicats au sein de la société Autobilan Agréé sont en réalité voulus par les responsables de la DGTT qui, à travers cela peuvent aisément blanchir les faux documents qu’ils délivrent à longueur de journée aux automobilistes.

Paul Essonne

Journaliste

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