Après «Bruno Ben Moubamba» et «Imhotep Ben Moubamba», place à «Imhotep Bruno Vladimir».

Imhotep Bruno Vladimir a peut-être souffert du nom inscrit sur son acte de naissance. Car un nom, c’est un acte fondateur de son existence et une étiquette sociale que l’on traîne toute sa vie. Changer de nom, c’est esquiver une histoire tragique, c’est aussi fuir la société où l’on vit. Il est donc en quête d’authenticité, comme si son état civil devait résumer son histoire. La réalité est souvent plus prosaïque. La rupture brutale et définitive avec son nom d’origine découle pourtant d’un lent glissement, après des années d’usage d’un autre nom dans la vie quotidienne. C’est l’histoire d’un choix qui provoque incompréhensions, quiproquos et déchirements.

Imhotep Bruno Vladimir s’est rebaptisé pour s’affranchir d’une lignée ou d’une histoire familiale difficile. Il y a la volonté chez lui de s’hyper-individualiser, de se rendre unique. Le culte de l’individu est à son paroxysme, mais il ne se rend pas compte de la portée de l’influence de son nom sur le plan psychologique, car le nom, c’est comme un tatouage. Il a une influence sur la vie personnelle et professionnelle, voire intime. Il nous est attribué à la naissance, nous vivons toute notre vie avec: notre nom semble être indissociable de notre personnalité. Malgré tout, certains font le choix d’en changer. Une manière de se réinventer ou de renouer avec ses racines.

En effet, le nom distingue, c’est donc un stigmate. Le nom n’est pas juste un signe, mais génère de la pensée magique : on lui confère puissance, il colle à la peau. Le nom est à associer à une identité physique, il classe à la fois ceux qui sont nommés et ceux qui nomment. Il renvoie également à une généalogie, à une histoire, il dit d’où l’on vient, où l’on naît, parfois à quel milieu on appartient. Il n’y a pas d’humanité sans nom.

Pourtant, la loi autorise quiconque à demander de changer de nom de famille. Elle a même érigé l’immutabilité du nom en principe. Car il n’y a pas de société possible avec des individus à l’identité fluctuante. Mais toute loi prévoit ses exceptions. Il est possible de changer de nom dans le souci d’une meilleure intégration à la communauté nationale.

Si le changement est souvent assimilé à une fuite, à un masque obligé, il peut être aussi un geste fier et libre. Ce nouveau nom est lourd à porter pour Imhotep Bruno Vladimir. Ça l’oblige presque à développer une originalité. Son visage pourrait même porter les traces de son nom. La manifestation de son nom sur son visage est l’aboutissement d’années de travail inconscient.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

One thought on “Après «Bruno Ben Moubamba» et «Imhotep Ben Moubamba», place à «Imhotep Bruno Vladimir».

  1. Ce monsieur a un trouble de la personnalité. Il faut qu’il se fasse soigner chez un psy. A Ntare Nzame !!!

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