La prison centrale de Libreville : réinsertion ou garderie des bandits ?

Le centre pénitentiaire surpeuplé de Libreville, avec ses mauvaises conditions de détention illustrent la crise des prisons gabonaises. Surpeuplée, insalubre, étouffante, cette prison centrale de Libreville est toujours en aussi piteux état depuis de nombreuses années. Des milliers de personnes y sont écrouées pour un nombre théorique de quelques centaines de places.

En effet, la suroccupation dépasse les 300%. Dans ce dernier secteur, chaque cellule comporte des lits avec des matelas crasseux et humide où circulent des rats et des cafards. Soit, la plupart du temps, plusieurs détenus dans un box où il ne devrait y en avoir que deux selon les critères définis par l’administration pénitentiaire. En résulte une atmosphère étouffante. Les remontées des toilettes sont fréquentes et empestent l’atmosphère. Bref, les conditions d’hygiène sont déplorables.

De manière générale, les prisonniers n’ont pas accès au téléphone. Les visites au parloir sont mal organisées, l’accès aux soins est très difficile. Des violences, des meurtres et des suicides ne manquent pas. Des événements qui, sont liés aux conséquences inéluctables que fait peser la suroccupation de l’établissement sur les conditions de détention.

Aussi catastrophique soit-il, ce tableau n’est pas totalement inattendu. La prison centre de Libreville est le reflet de ce qu’il y a de pire en matière de conditions de détention. Qu’attend-on pour y renforcer la sécurité et améliorer les conditions de vie des prisonniers ? Il serait donc judicieux d’abord de construire un nouveau centre pénitencier, ensuite de diminuer la population carcérale en privilégiant des peines alternatives, en partenariat avec les collectivités locales.

Chimène Okome

Journaliste

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